Rapport 2022 du Giec : nouvelle alerte face au réchauffement climatique

Le deuxième volet du sixième rapport d’évaluation du Giec a été publié le 28 février 2022. Ces derniers travaux s’intéressent aux effets, aux vulnérabilités et aux capacités d’adaptation à la crise climatique. Inondations, pertes agricoles, vagues de chaleur… Voici ce qu’il faut retenir.

Après les faits, les effets et les moyens de s’y adapter. Alors que le premier volet du sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évoution du climat (Giec) s’intéressait à l’évolution du climat, la deuxième partie, publiée lundi 28 février, détaille les conséquences de ce réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Elle passe également en revue les moyens de s’y adapter.

A kangaroo rushes past a burning house in Lake Conjola, Australia, on Tuesday, Dec. 31 2019. This fire season has been one of the worst in Australia’s history, with at least 15 people killed, hundreds of homes destroyed and millions of acres burned. (Matthew Abbott/The New York Times)

« Ce rapport est un terrible avertissement sur les conséquences de l’inaction, a averti Hoesung Lee, le président du Giec, dans un communiqué. Il montre que le changement climatique est une menace grave et croissante pour notre bien-être et la santé de cette planète. Nos actions aujourd’hui détermineront comment l’humanité et la nature s’adapteront aux risques climatiques croissants. » Un troisième volet, consacré aux moyens de limiter ce réchauffement, sera publié début avril.

Des effets irrémédiables

Le réchauffement climatique n’est pas un problème du futur, mais une réalité déjà observée. D’abord, sur notre santé : le changement climatique est déjà un problème sanitaire. « Dans toutes les régions, les événements de chaleur extrême ont provoqué des morts », peut-on lire dans le rapport. Par exemple, l’augmentation des maladies respiratoires à cause des feux de forêt, des pathologies liées à la nourriture, à l’eau et aux animaux, la progression du choléra provoquée par l’augmentation des pluies et des inondations…

Sur nos sociétés, le changement climatique a « réduit la sécuritaire alimentaire et l’accès à l’eau » pour des millions de personnes en Afrique, en Asie, en Amérique centrale et du Sud, dans les petites îles et en Arctique, entraînant des problèmes de malnutrition. À cela s’ajoute la hausse de la pollution de l’air et les limites du fonctionnement d’infrastructures clés, comme les transports, l’énergie ou la distribution d’eau.

Mais aussi sur les écosystèmes, en première ligne. Animaux, plantes et espaces naturels se confrontent à « des dégâts substantiels et des pertes de plus en plus irréversibles pour les écosystèmes terrestres, d’eau douce, côtiers et marins ». « L’étendue et la magnitude des impacts du changement climatique sont plus importantes qu’estimées dans les précédents rapports », soulignent les auteurs.

Agir vite pour l’avenir

Face à cette situation, que faire ? « Si nous nous engageons beaucoup plus fortement qu’actuellement, nous pouvons arriver à éviter beaucoup des graves conséquences », explique Wolfgang Cramer, directeur de recherches du CNRS. S’il salue quelques progrès, le rapport souligne la nécessité d’aller plus loin : La plupart des mesures sont « fragmentées, à petite échelle, progressives, spécifiques à un secteur, pensées pour répondre aux conséquences actuelles ou aux risques à court terme, et concentrées sur la planification plutôt que sur la mise en œuvre ».

Alors que que certaines zones du monde sont déjà dans des situations critiques, le Giec met en garde contre des solutions de court terme inadaptées (mise en place de digues sur le littoral…). Au rythme de développement actuel, le réchauffement climatique pourrait atteindre 2,7°C à la fin du siècle.

Cidjy Pierre