Batman, un héros toujours plus sombre et torturé

Plus sombre, plus violent, plus d’intrigues et plus de mystères, voilà comment on pourrait résumer The Batman de Matt Reeves sorti dans les salles obscures ce mercredi. Retour sur l’histoire à l’écran de ce héros aux multiples facettes.

Robert Pattinson dans le rôle de la chauve-souris, Zoe Kravitz dans celui de Catwoman, Andy Serkis joue Alfred… Ce nouveau Batman promet du grandiose et de la nouveauté après avoir été porté à l’écran à sept reprises. Il faut remonter en 1943 pour retrouver les origines du chevalier noir. Lewis Wilson y interprète pour la première fois Batman dans un sérial de 15 épisodes, un film divisé en plusieurs parties. Il est accompagné de son célèbre acolyte Robin, joué par Douglas Croft, qui, à l’âge de 16 ans, est le plus jeune interprète de Robin.

Douglas Croft et Lewis Wilson dans Batman (1943). Crédit : Columbia Pictures/Getty Images

Avant d’être super-héros de l’univers DC comics, Batman c’est Bruce Wayne. Milliardaire, philanthrope, businessman, propriétaire de Wayne Enterprise, Bruce Wayne est d’abord un homme qui a vu ses parents tués sous ses yeux par un voleur dans une ruelle de Gotham. Un événement qui changera sa vie et fera naitre Batman, lorsqu’une chauve-souris l’effraye alors qu’elle rentre dans son manoir familial. Sans pouvoir, mais le portefeuille bien rempli, Bruce agit la nuit, chasse les malfaiteurs, l’esprit vif, le corps entraîné au combat, les poches pleines de gadgets comme ses batarangs, boomerangs en forme de chauve-souris, au volant de ses véhicules très avancés, comme la célèbre Batmobile.

Bruce ou Batman, une identité floue

Très souvent chez les super-héros, le masque et la cape ne sont qu’un moyen de se cacher, une autre identité secondaire. Chez le chevalier noir, c’est plus Batman qui prend le dessus sur Bruce Wayne. Ils se mélangent et ne font plus qu’un. Il n’est qu’un rôle, un riche solitaire dans son manoir trop grand, qui peut parfois sembler n’en n’avoir rien à faire. Mais à l’abris des regards, le milliardaire combat face au Pingouin, à Bane ou au célèbre Joker. Comme le décrit Robert Pattinson à Première dans son dernier numéro, « il n’est nulle part chez lui, sauf dans la rue quand il porte le costume. Il vit une vie de criminel, mais sans commettre de crimes ». En faisant cela, en se retenant de tuer, une règle qu’il ne peut enfreindre, il va souvent se sacrifier pour que ses proches restent saufs. C’est cette version de Batman que Christopher Nolan avait transposée à l’écran avec son Dark Knight.

Christian Bale est Batman dans the Dark Knight Rises de Christopher Nolan (2012)

The Batman de Reeves doit prendre le relais face aux innombrables versions arrivées avant lui, allant du gothique de Tim Burton au brut de Nolan. Robert Pattinson incarne cette fois un héros détective, qui réfléchit avant d’agir, rendant hommage au « World’s Greatest Detective » (ndlr : le meilleur détective de tous les temps) comme il était surnommé dans certains vieux comics. On replace au centre ce personnage noir et tourmenté comme l’explique Matt Reeves pour Première : « Tout l’enjeu était de raconter, du point de vue de Batman, une histoire où il serait en chute libre, broyé. Le piège c’est de se faire déborder par la galerie de vilains qui ont un charisme fou. Il fallait que le processus de résolution du crime soit lié à quelque chose de très personnel pour lui. »

Avec Pattinson sous le masque noir, Batman marque un tournant pour le super-héros comics que personne n’avait interprété depuis 6 ans. Dans celui-ci, on retourne aux origines d’un jeune Batman qui n’était pas encore admiré et qui devra trouver sa place dans un Gotham où le mal opère et s’infiltre jusque dans l’esprit de l’homme chauve-souris.

Margaux Chauvineau

La bande annonce de The Batman de Matt Reeves