En plein craquage psychologique, les étudiants en médecine craignent le burn-out

Entre détresse psychologique, angoisse et manque de soutien, les étudiants en médecine sont nombreux à vouloir arrêter leurs études.

D’après un sondage publié sur Twitter par des étudiants, la moitié des élèves affirme regretter de s’être orientée vers les études de médecine. Un taux assez alarmant et qui à première vue, inquiète les responsables pédagogiques : « Chères étudiantes, chers étudiants, vous avez été nombreux à vous exprimer suite à la publication par vos élus. Nous avons pris connaissance des éléments préoccupants qui y sont rapportés ».

Mais pourquoi un tel résultat ?

Les étudiants estiment ne pas être satisfaits de leurs enseignements et que la fac ne les prépare pas assez aux ECN (épreuves classantes nationales). Selon eux, les professeurs ne comprennent pas leurs attentes. C’est le cas pour une étudiante lilloise qui témoigne : « Je pleure un soir sur deux, avec une envie de tout balancer par la fenêtre, une angoisse constante, la fac et les profs qui sont complètement à côté de la plaque et qui ne nous aident pas du tout ». D’autres témoignages viennent appuyer cette dure réalité : « Je suis sous antidépresseurs et anxiolytiques et pourtant je ne dors plus et je suis tout le temps stressé. Une amie a des pensées suicidaires et je ne peux même pas l’aider car je suis moi-même pas bien ».

À la suite de ces réactions, la faculté a publié sur son compte Twitter un message : « Des modifications significatives des études, visant à aménager un cursus plus fluide et adapté ont été évoquées et seront proposées très prochainement ».

Pourtant, ce phénomène n’est pas nouveau et plusieurs enquêtes avaient déjà été réalisées à ce sujet. Des organisations syndicales d’étudiants et d’internes s’étaient penchées sur la question. Après le recensement des réponses à un questionnaire, le constat est sans appel : « Ces quatre dernières années, la santé mentale des étudiants en médecine et des internes s’est dégradée ».

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Les étudiants en médecine sont de plus en plus nombreux à souffrir de dépression ou à avoir des pensées suicidaires

Des idées suicidaires chez certains

En termes de statistiques, ce sont 19% des étudiants qui affirment avoir eu des pensées suicidaires au cours de leur scolarité. 52% des étudiants présentent des troubles anxieux, 25% ont fait face à une dépression. Des chiffres qui ne sont pas à prendre à la légère car chaque année une douzaine d’étudiants se donnent la mort.

La crise sanitaire peut aussi être un des facteurs concernant le taux de suicide chez les jeunes. Le harcèlement ou le chagrin amoureux peuvent également en faire partie. Le mieux à faire est de contacter son médecin traitant ou un psychologue.

Comment savoir s’il s’agit vraiment d’un burn-out ?

Le burn-out, contrairement à la dépression est centré sur le travail ou les études. Il reste un phénomène moins répandu. Mais plusieurs signes peuvent vous indiquer si vous souffrez de ce syndrome ou non : crise existentielle ; perte de contrôle sur sa vie ; une vision négative constante sur ses études; un épuisement physique ou moral…

Le 3114, un numéro à connaître

Le programme de prévention de suicide Papageno a pour objectif de prévenir ce qu’on appelle « la contagion suicidaire » : elle est liée aux diffusions de contenus sur les réseaux sociaux ou liée à un suicide dans une école et de promouvoir l’entraide en préconisant la communication. Si vous vous trouvez dans une situation de dépression, il faut composer le 3114.

Fanny Kerloch