Quand les Ukrainiennes prennent les armes pour sauver leur pays 

Au cœur de l’Ukraine malmenée, le combat n’est plus réservé aux hommes. Aujourd’hui, les femmes sont en première ligne dans la lutte contre l’armée russe. Tous unis pour la liberté au péril de leurs vies… 

« Stop Poutine », crie Victoria, 4 ans et demi. Sa mère, Ludmila Buimister, membre du parlement ukrainien, est fière de montrer cette vidéo de sa progéniture à ses soeurs de combat. Car en 2022, la guerre s’écrit au féminin. Au nom de la liberté, comme Ludmila, de nombreuses femmes n’hésitent pas à prendre les armes pour repousser l’invasion russe. « Grâce à Poutine, j’ai une Kalachnikov, une veste militaire et un gilet pare-balles, explique la parlementaire à nos confrères de France Info, C’est la seule personne dans le monde entier qui pourrait me faire prendre les armes, car je suis une personne très pacifique. » 

Loin est l’époque de Jeanne d’Arc, condamnée au bûcher pour avoir combattu les Anglais. Aujourd’hui, le front n’est plus réservé aux hommes… Dès l’annonce de la guerre en Ukraine, de nombreux volontaires, dont des élus, se sont mobilisés pour participer à l’effort national. Et les Ukrainiennes n’hésitent plus à combattre en première ligne. « Je ne suis pas une exception, confie Eline, 37 ans, professeur d’anglais. Il y a de très nombreuses femmes courageuses. Nous avons ce dicton qui dit que nos femmes sont comme les Vikings et quoiqu’il arrive, elles restent aux côtés de leur homme. C’est la principale différence avec les Russes, nos femmes défendent toujours leur pays comme le font les hommes. »

« Un jour, je leur raconterai que leur mère s’est battue pour eux » 

Aux quatre coins de Kiev, des patrouilles de femmes s’organisent. De tous âges, mère ou non, les femmes ont à cœur de marquer cette effroyable lutte. Dans l’horreur, une révolution féministe s’enclenche : les Ukrainiennes prouvent que la guerre n’est plus exclusivement une affaire d’hommes. « Aujourd’hui, à notre siècle, en 2022, il n’est pas normal d’avoir quelqu’un d’aussi dégoûtant, d’aussi ambitieux, qui tue des civils pour sa quête de pouvoir », raconte Catherine, 28 ans, un pistolet dans la poche. Aux reporters de France Info, elle livre avoir décidé de prendre les armes le jour même où Vladimir Poutine a déclaré la guerre à son pays. 

Femmes, Hommes, jeunes et moins jeunes, la coalition ukrainienne est humaniste. Dans leur viseur ? Sauver leur pays pour garantir un avenir à leurs enfants. « J’espère que je ne vais pas mourir parce que j’ai une vie à vivre. Mais je ferai tout pour protéger ma famille, mes amis et l’avenir de mes enfants, même si je n’en ai pas. Un jour, je leur raconterai comme leur mère s’est battue pour eux », conclut Catherine avant de repartir sous les missiles russes. Un seul mot d’ordre : le courage. La guerre des sexes n’a pas lieu dans l’Est bombardé, et les femmes, déterminées, n’ont pas dit leur dernier mot dans cette guerre qu’elles n’ont jamais souhaitée. 

Marie Chéreau