A Sangatte, la vente directe fait le succès de Bertrand Baey

Depuis 2017, Bertrand Baey, éleveur à Sangatte, fait de la vente directe. Une activité qui demande beaucoup de travail mais qui lui permet de compléter ses revenus.

« On n’arrête pas depuis ce matin. C’est une bonne surprise », se réjouit Bertrand Baey, éleveur. Ce samedi après-midi, le parking de sa boucherie est rempli. L’étalage est quasiment vide. Toute la viande– ou presque- est partie. Situé entre Sangatte et Blériot, à côté de l’exploitation familiale, le commerce séduit la population locale. Mais pas seulement. « J’ai des clients qui viennent de très loin,  du Touquet ou de Belgique », révèle l’agriculteur.

Augmenter le cheptel pour répondre à la demande

Tout commence en mars 2017. Pour ne pas travailler à perte, Bertrand Baey décide de se lancer dans la vente directe. Une décision mûrement réfléchie : « J’avais de la viande à faire partir mais les marchands n’en voulaient pas et les prix étaient bas. Je me suis donc dit que c’était le bon moment pour me lancer ». Tout se fait très vite. L’agriculteur recrute Marcel Evrard, boucher de profession. En l’espace de six mois, les travaux du local sont terminés. Le commerce ouvre en septembre.

Cinq ans après, l’éleveur de charolaises et de blonde d’aquitaines peut avoir le sourire. Les clients sont au rendez-vous. « Au début, le but était de faire deux à trois bêtes par mois », confie Bertrand. Un objectif largement dépassé depuis. En 2021, il a mis en découpe 55 bovins. Un succès qui l’oblige à s’adapter. Pour satisfaire la demande, en augmentation constante, Bertrand Baey doit augmenter son cheptel composé de 165 vaches. La condition nécessaire pour ne pas se retrouver « à vide ».

Une charge de travail supplémentaire importante

Cette diversification d’activité lui permet de compléter ses revenus et, surtout, d’être moins dépendant des prix du marché. « J’ai eu deux mauvaises années à cause des conditions climatiques, heureusement qu’il y avait la vente directe pour faire tenir l’exploitation », analyse l’intéressé. Le circuit court possède aussi d’autres vertus. « Il permet de mieux sensibiliser la population aux problématiques du monde agricole et de mettre en avant nos produits » , explique t-il.

Mais la charge de travail est conséquente. En plus de son activité principale d’éleveur, Bertrand consacre trente-cinq-heures par semaine à la vente directe. Un rythme qui demande une bonne organisation. Son secret ? « Je me lève tôt et je me couche tard ».

Antoine Tailly