14 mars : bas les masques !

Le 3 mars dernier, le Premier ministre Jean Castex annonçait au 13h de TF1 la fin du port du masque et la suspension du pass vaccinal pour le 14 mars. À partir d’aujourd’hui, le masque n’est plus obligatoire dans tous les lieux publics, excepté les transports et les établissements médicaux.
À l’Université catholique de Lille, entre doutes et joie, les étudiants s’expriment.

Après plus d’un an et demi d’épidémie et de visage à demi-couvert, le masque ne sera plus qu’un vague souvenir. Jean Castex l’avait annoncé : « 1ère mesure : à partir du 14 mars, suspension du pass vaccinal et 2ème mesure : fin du port du masque obligatoire dans tous les lieux où il est encore applicable. ». Ce dernier reste cependant encore obligatoire dans les transports en commun ainsi que dans les établissements médicaux comme les hôpitaux et les EHPAD, de même pour les soignants.

Les autres lieux publics comme les restaurants, les cinémas, les salles de sport, les théâtres… n’étaient déjà plus concernés par cette obligation depuis le 28 février, mais toujours sous réserve du pass vaccinal. Pour les entreprises, le choix revient aux employeurs de décider de continuer à l’imposer ou de laisser les salariés décider. La ministre du Travail Elisabeth Borne conseille toujours de « continuer à appliquer les règles d’hygiène », comme le lavage des mains, le nettoyage des surfaces et l’aération des locaux pour éviter un regain de l’épidémie.

Entre doutes et réjouissement pour les étudiants

Comme en entreprise, à l’université catholique de Lille, le même principe s’applique. Les étudiants sont libres de garder ou de se libérer de leur masque. « On a eu un devoir surveillé ce matin et la majorité des gens portaient encore leur masque. Personnellement, je le porte encore quand il y a beaucoup de monde mais après je l’enlève quand il n’y a plus personne » raconte Héloïse en licence de psychologie. En bas des escaliers de l’hôtel académique, son ami Sarah est du même avis : « je pense que je vais aussi le garder encore un peu de temps parce que quand je vois le comportement irresponsable de certaines personnes, je ne l’enlèverai pas de suite ».

Une décision qui pose de nombreuses questions sur l’évolution de l’épidémie dans les prochains jours voire semaines. Alors que le taux d’incidence est de 755 cas par semaine par 100 000 habitants dans le Nord (le 10 mars dernier), un nombre supérieur à la moyenne nationale qui est de 629 cas, la courbe de nouveaux cas positifs augmente aussi, une évolution de 31,88% en 7 jours.

Source: https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus/carte-et-donnees#situation_epidemiologique_-_nombre_moyen_de_nouveaux_cas_confirmes_quotidiens

À l’approche des présidentielles, Héloïse pense même à une stratégie du gouvernement Macron : « c’est un coup politique, on nous annonce quelque chose, on fait un pas en avant puis un pas en arrière, on a l’impression qu’on ne va jamais s’en sortir » dit-elle.

« Les chiffres vont augmenter c’est sûr, mais on est déjà presque tous vaccinés, pour le reste on est immunisés, moi je l’ai eu 3 fois, mais en même temps il faut vite prendre les devants et se bouger » affirme Jeanne en prépa éco-finance.

Des conséquences psychologiques

Pour certains, difficile de lâcher le masque. « Je pense que j’ai été trop habituée à porter le masque, à chaque fois que je rentre dans un bâtiment, je me dis « mince mon masque » et en fait je réalise qu’il n’y en a plus besoin mais ça me rassure quand même » explique Héloïse.

Le masque est devenu comme une sorte de refuge pour certaines personnes qui se sentaient mal dans leur peau.

Théo, étudiant en 3ème année à HEI

Redécouvrir ou découvrir les visages pour quelques-uns depuis le début de l’année peut être surprenant et plusieurs ne sont pas à l’aise à l’idée de se dévoiler. « Le masque est devenu comme une sorte de refuge pour certaines personnes qui se sentaient mal dans leur peau. Il y a aussi cette idée de ténacité : certaines personnes étaient réticentes au début à porter le masque, mais maintenant elles vont peut-être avoir du mal à s’en séparer » pense Théo.

Alizé Lorion