Pililb Deburca, Irlandais de 52 ans, a pris la route samedi 5 mars pour l’Ukraine. Son objectif était d’aller chercher des Ukrainiens voulant fuir la guerre pour les loger en Irlande. Il est revenu avec quatre personnes, dont une enfant. En tout, c’est 2 600 km qu’il a parcouru pour les sauver.
C’est un long et périlleux voyage que l’Irlandais de 52 ans a entrepris. Samedi 5 mars, Pililb Deburca débarquait à Dunkerque, direction l’Ukraine. Cinq jours plus tard, il était de retour avec quatre Ukrainiennes, dont une enfant, sauvées de la guerre qui sévit. Pililb est professeur à l’université et certains de ses étudiants sont Ukrainiens. Touché par leur émotion, il prend couvertures, vêtements, argents, fait le plein d’essence et part en Ukraine.

Un homme avec le cœur sur la main
Ce n’est pas la première fois qu’il part pour un but humanitaire. En 1990, il part en Turquie. Avec l’aide d’une association, il vient en aide aux familles. Il est aussi parti en Syrie pour aider ceux qui ont tout perdu à cause de la guerre. Aujourd’hui, il part aider les « délogés », c’est ainsi qu’il les nomme. « Je préfère utilisé le mot « délogé » parce qu’ils sont tous Ukrainiens. Ils veulent tous retourner chez eux, mais évidemment, ils pensent au pire. Peut-être qu’ils n’y retourneront jamais. »
Plus de 2 600 km de route
Parti d’Irlande, il traverse l’Angleterre, la France, l’Allemagne et la Pologne avant d’arriver en Ukraine. Au total, ce sont plus de 2 600 km qu’il parcourt. Sur le chemin, il récolte les dons (couvertures, argents, jouets pour enfant…) de ses amis qu’il s’est fait au cours de ses voyages. « Je pense que si les gens ont une opportunité d’aider, ils me disent « prend et vas-y ». Mais je ne cherche pas à avoir de dons. »

Un retour plus compliqué que l’aller
Mardi, Pililb quitte l’Ukraine en compagnie de quatre Ukrainiennes, une mère et sa fille et deux jeunes de 17 et 19 ans. Si l’aller s’est passé sans grosses encombres, revenir en Pologne au retour a été plus compliqué. Au midi, ils passent par la Slovaquie en longeant la frontière polonaise. Le soir, ils y passent la nuit et mercredi soir ils entrent en Allemagne. Les deux jeunes femmes décident d’y rester. Pililb reprend la route vers la France avec la mère et la petite fille de 7 ans. Quatre personnes ont donc pu être sauvées, mais le chiffre n’a pas d’importance pour l’Irlandais. « Le but est un mot stupide pour moi, affirme-t-il. Si je ramène une personne, deux ou trois, je serai heureux. »
Léa Comyn
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