Waterpolo féminin : les joueuses du LUC ont la tête aux JO

Ce week-end à la piscine Max Dormoy de Lille se tenait le deuxième tournoi de la poule haute du championnat de France élite de Waterpolo féminin. Les 4 meilleures équipes françaises étaient présentes. Idéal pour faire le point sur le développement de la discipline à 2 ans des Jeux Olympiques à Paris.

La sirène retentit, les spectateurs présents dans les travées exultent. Les joueuses lilloises du LUC viennent de remporter la finale du tournoi face à leurs homologues niçoises au terme d’une véritable bataille dans le bassin. Les septuples championnes de France sont en bonne voie pour conserver leur titre. Ce qui surprend, c’est l’engouement généré par les performances de l’équipe et l’admiration des spectateurs qui, pour la plupart, découvraient le waterpolo. Pour Antoine, venu avec un groupe d’amis habitués des bassins de Max Dormoy mais novice du waterpolo, ce qu’il l’a marqué c’est avant tout « la vitesse de nage des joueuses mais également les luttes acharnées pour les positions, elles n’hésitent pas à se couler, je n’imaginais pas ça aussi rugueux. »

Combattantes dans les bassins mais aussi en dehors

A leur sortie du bassin, les stigmates de la partie ornent le corps de ces sportives souvent jeunes (la moyenne d’âge est de 22 ans). Griffures, hématomes, lèvres abîmées. Il ne faut pas être devin pour comprendre que le waterpolo est avant tout un combat entre des jeunes femmes ayant la volonté de montrer qu’elles sont prêtes pour le haut niveau. Un apprentissage qui se couple systématiquement à celui de leur scolarité car le statut des joueuses est précaire. Elles sont obligées de travailler ou de suivre leur cursus universitaire tout en continuant un entraînement de sportives de haut niveau avec un entraînement chaque jour et les matchs le week-end. Des rencontres souvent assorties d’un long déplacement en voiture ou en bus car le club n’a pas les moyens de leur payer des billets de trains ou d’avions. Pour Myriam Ouchache, joueuse au Luc depuis 5 ans : « toutes les filles de l’effectif font preuve d’un caractère incroyable pour allier les deux. » L’abnégation des joueuses force le respect de leurs entraîneurs. Notamment celui de Fillipos Sakellis, coach de l’équipe depuis 9 ans maintenant.

Les JO 2024 en ligne de mire

La majorité des joueuses de l’équipe de France étaient présentes à Lille ce week-end. « C’est une bonne chose, ça nous permet d’avoir des rencontres serrées et d’élever notre niveau de jeu. Les JO sont dans la tête de toutes les joueuses sélectionnables. J’espère découvrir l’équipe de France pour y participer forcément » lâche Myriam encore essoufflée par l’effort de la finale. Pour Fillipos Sakellis, les JO ne vont pas changer radicalement le statut des joueuses mais ce sera l’occasion pour elles de goûter au niveau supérieur et de se confronter aux meilleures du monde. 

Clément Clero