
Ce jeudi 17 mars, le président de la République a fait connaître un panel de mesures qui guideraient son action dans le cas d’une réélection. À 23 jours du premier tour de l’échéance électorale, le chef de l’Etat entend ainsi incorporer ses grandes lignes au débat politique.
Le président-candidat a détaillé son programme politique devant plus de 300 journalistes à l’issue d’une conférence de presse donnée aux Docks de Paris, à Aubervilliers. Pendant plus d’une heure, il a précisé les grandes lignes programmatiques en mettant un accent particulier sur la politique de défense, la politique énergétique et l’emploi.
Celui qui est en tête dans les intentions de vote des différents instituts de sondage a annoncé un investissement de 50 milliards d’euros comme coût annuel de son programme.
Le président sortant a communiqué des baisses d’impôts importantes s’il était reconduit à la fonction présidentielle en avril prochain. Estimé à 15 milliards d’euros par an, cette somme qui représente un manque à gagner pour les caisses publiques devrait être compensée par des économies faites sur la réforme des retraites.
Face à ce qu’il appelle le « retour du tragique dans l’Histoire », faisant directement référence à la guerre entre l’Ukraine et la Russie, le candidat de La République en marche aspire à porter le budget de la Défense de la France à 50 milliards d’euros dès 2025. En 2021, ce budget s’élevait à 39,2 milliards d’euros. Cet investissement militaire impliquerait le doublement du nombre de réservistes, estimé à 77 000 aujourd’hui. Le président a notamment mentionné une extension générale du service national universel (SNU), mis en place par Edouard Philippe en 2019.
Au cours de sa prise de parole, Emmanuel Macron a également développé l’idée de la promotion d’une meilleure politique énergétique, en insistant particulièrement sur la question de l’indépendance de la France en la matière. A moyen terme, il a spécifié vouloir engager des réformes en coordination avec les autres Etats-membres de l’Union européenne concernant le système de fixation des prix de l’électricité.
A plus long terme, c’est-à-dire d’ici 2050, l’objectif annoncé repose sur la création de nouveaux réacteurs nucléaires, de cinquante parcs éoliens en mer, ainsi que d’un important investissement permettant à l’énergie solaire d’être multipliée par dix.
En matière d’emploi, les annonces du président sortant ont souligné une volonté d’atteindre le plein-emploi dans les cinq ans à venir. Cette espérance se fonde sur des réformes qui favoriseraient « le retour à l’emploi » des personnes en situation de chômage, ainsi que sur la baisse continue du chômage depuis 2017 (7,4% au quatrième trimestre de l’année 2021 et 8,9% au quatrième semestre 2017). Le président de la République veut aussi porter à 65 ans l’âge de départ à la retraite, déclarant néanmoins qu’il y aurait une prise en compte de la pénibilité du travail, d’invalidité et de carrières longues au sein de la réforme.
Enfin, concernant le RSA, Emmanuel Macron déclare que les bénéficiaires devront exercer une activité de 15 à 20 heures par semaines en contrepartie.
Alors qu’il n’a pas ou peu abordé les questions liées au logement, à l’écologie ainsi que l’outre-mer, le Chef de l’Etat a indiqué qu’il serait amené à se prononcer dessus très prochainement.
Julian Trafial
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.