Nathalie Arthaud était l’une des premières candidates aux élections présidentielles de 2022 à récolter les 500 parrainages des maires obligatoires. Candidate en 2012 puis 2017, la candidate de Lutte ouvrière n’avait récolté que 0,56 et 0,64% des suffrages. Pourtant, cette année, ce sont plutôt les gros partis qui ont peiné à récolter les 500 signatures issues de 30 départements différents. 

Bien avant Marine Lepen, Éric Zemmour ou même Jean-Luc Mélenchon, Nathalie Arthaud, pourtant moins soutenue selon les sondages, a rapidement récolté ses parrainages. Les parrainages ont fait débat cette année, pour les élections présidentielles. Pourquoi des grands partis soutenus comme le Rassemblement National, ont peiné à récolter leurs signatures ? Est-ce un problème de soutien ? un manque de temps ?  Pour Nathalie Arthaud, ce ne fut pas le cas. 

Un soutien local

Les signatures des élus locaux sont primordiales pour valider une candidature aux élections présidentielles. Avoir un bon soutien local est un plus pour un candidat. Ce fut apparemment le cas de Nathalie Arthaud. Bien que son mouvement ne compte ni conseiller territorial ni parlementaire et ne compte seulement que 16 élus aux dernières élections municipales, la candidate de la Lutte Ouvrière a annoncé le 15 février 2022 : « C’est notre implantation locale qui explique ces parrainages. »

Mais de quelle implantation locale parle-t-elle ?

Nathalie Arthaud a affirmé que la récolte de ces signatures était un travail de longue haleine. Plusieurs mois avant les élections, les 8 000 militants du mouvement se réunissent pour prendre en main la situation. Les comités locaux doivent en amont cibler les potentielles signatures. « Nous nous déplaçons physiquement, on va discuter avec ces élus » témoigne Nathalie Arthaud. Originaire de la Drôme, la candidate aurait rencontré une dizaine de maires en 2021. Il s’agit donc de faire jouer les relations. 

Un choix des maires pour ne pas prendre de risques ?

Le directeur de recherche au CNRS dit « Elle est à la fois une candidate symbolique, installée durablement dans les campagnes présidentielles, et en même temps, on sait qu’elle est relativement inoffensive. » Certains élus locaux, pourraient, selon lui, donner leur signature pour défendre la démocratie (tout le monde a le droit d’être représenté) mais aussi par peur de se positionner. Pourquoi pas défendre une candidate qui ne fait pas de polémiques ? 

Un choix féministe ? 

Nathalie Arthaud est l’une des seules femmes qui se présente aux élections présidentielles plusieurs fois de suite. Elle est devenue l’une des images des femmes aux élections, après Arlette Laguiller, de la Lutte Ouvrière également. Aujourd’hui, soutenir Nathalie Arthaud pourrait être un soutien pour les femmes. Delphine Dulong, spécialiste des institutions politiques a dit « ça peut être un acte citoyen pour que la candidate puisse accéder au scrutin, ou ça peut vouloir dire « je soutiens une femme » »

Lucie Boutez