Après 10 ans sans candidat à l’élection présidentielle, le parti communiste français est représenté cette année par Fabien Roussel. Figure montante de la politique française, le candidat rouge s’est fait remarquer ces dernières semaines pour ses punchlines et ses mesures phares qui détonnent et le distinguent de ses concurrents, comme la « taxe Robin des bois ». À l’occasion de son meeting à Valenciennes, le candidat nous a expliqué son programme plus en détail. Rencontre.
Marie Chéreau et Emma Rieux-Laucat (En Faits) : Autour de vous règne l’effervescence après ce meeting au sein de votre fief. Votre campagne, votre programme, ne serait-ce pas « les femmes et les enfants d’abord » ?
Fabien Roussel : C’est surtout, l’égalité pour toutes et tous, l’égalité là où elle n’existe pas encore aujourd’hui. Notamment dans les différences qui existent entre les femmes et les hommes dans les salaires et l’égalité professionnelle. C’est ce combat que je veux mener à travers la France des jours heureux : une République de l’égalité, avec pour toutes et tous les mêmes droits ! Après la pandémie, il y a une envie de bonheur… On est épuisé d’entendre parler de difficultés, de réformes dures, d’allongement de temps de travail, ou que l’égalité homme-femme coûte cher ! Il y en a marre, basta ! On veut du bonheur et tout de suite.
M.C et E.R.L : Concrètement, quelle allure a ce « bonheur » que vous promettez ?
F.R : Ma priorité consiste à lutter contre la fraude et l’évasion fiscale. Cette lutte nous permettra d’avoir les moyens de mettre en place les réformes qui vont suivre. C’est un changement de profondeur, financier et économique. C’est la « taxe Robin des bois », comme disent les médias. Pour pouvoir lutter contre la précarité étudiante, avec le revenu étudiant notamment, il nous faut des moyens. Donc je veux m’en prendre à la finance pour récupérer l’argent qui nous permettra de répondre aux besoins du pays pour lutter contre les violences sexuelles, la précarité étudiante et mille autres causes sociales. Il faut des sous pour ça. Ils ne tomberont pas du ciel !
M.C et E.R.L : La semaine dernière Médiapart a sorti une affaire de violence sexuelle au sujet d’Éric Zemmour. Vous avez aussi été mis en cause dans l’un de leurs articles pour des faits complètement différents, concernant un emploi parlementaire fictif. Trouvez-vous qu’il y ait un battage médiatique sur les candidats lors des campagnes présidentielles ?
F.R : Tout d’abord, avec Zemmour, nous ne sommes pas sur le même pied d’égalité entre ce qu’il a fait et les accusations mensongères à mon encontre. Je sais par la candidature que je représente, même si les sondages me donnent un modeste et surprenant 2,5% d’intention de votes, que je suis une cible. J’en avais conscience, cela me tombe dessus. Toutefois, je n’ai aucun doute sur le fait que je saurai expliquer la réalité de mon travail.
M.C et E.R.L : Avec le contexte de la guerre en Ukraine et le manque de débat de démocratique avant ce premier tour, ne craignez-vous pas une élection pliée d’avance, avec une réélection d’Emmanuel Macron ?
F. R : Rien n’est perdu d’avance ! Jamais ! Il faut toujours se battre. Cette guerre plombe déjà le débat démocratique. Et le président de la République ne veut pas débattre, il l’a dit. Ça a été clair, c’est acté. Je le regrette mais on n’a pas le choix. Donc, il faut que les Français s’intéressent aux candidatures de chacun. Dans tous les cas, on aura le président que les Français auront choisi, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise…
Marie Chéreau et Emma Rieux-Laucat
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.