Le « gaz hilarant » continue de se répandre chez les plus jeunes

Le protoxyde d’azote, surnommé le « gaz hilarant » est de plus en plus présent dans les soirées. Les jeunes n’hésitent pas à en consommer sans savoir réellement les effets néfastes que cela peut avoir sur leur santé. 

Ce gaz est devenu la nouvelle tendance et les jeunes sont les principaux concernés. Bien souvent, ils en consomment sans vraiment savoir s’il y a un danger ou non. Le but est d’inhaler ce gaz contenu dans un ballon pour se retrouver dans un état euphorique. Cet état se manifeste par des fou-rires et des effets hallucinatoires. Certains disposent même de cartouches de gaz qu’ils vident directement dans le ballon. Une pratique qui inquiète de nombreux médecins et policiers. 

Pour avoir directement du gaz hilarant à disposition, les jeunes sont munis de cartouches de gaz Crédits photo : France Bleu

Quels sont les risques liés à cette pratique ? 

Depuis le début de l’année 2019, ce sont 25 cas graves qui ont été recensés et les statistiques ne font qu’augmenter. À la suite d’une prise excessive, certains se sont retrouvés avec des séquelles à vie. Autre détail important : la durée des effets produits par le « proto » ne dure qu’une à deux minutes, ce qui pousse les consommateurs à en prendre davantage. Il faut noter également, que le gaz hilarant est utilisé en cuisine et notamment dans les siphons à chantilly. Les jeunes peuvent facilement s’en procurer dans les grandes surfaces ou sur internet. 

Une consommation régulière et en trop grande quantité entraîne de lourds effets sur notre santé. Ils sont immédiats et apparaissent quelques minutes à quelques heures après la consommation. On parle de brûlures par le froid du gaz, perte de réflexe, vertiges, nausées, vomissements, maux de tête, crampes abdominales… La liste est longue ! Dans le pire des cas, le proto peut causer des problèmes respiratoires voire la mort. 

D’après le rapport de France 3 dans les Hauts-de-France, plusieurs adolescents ont été hospitalisés en inhalant entre 20 à 300 cartouches par jour. Depuis, leur moelle épinière a été endommagée. 

Une affaire qui réjouit les réseaux criminels 

Les revendeurs sont de plus en plus nombreux : « Comme un usage détourné, on les retrouve dans des canaux de contrebande ou de trafic de marchandises illicites. C’est le cas notamment des points de deal, où on a déjà pu voir, à côté de la résine de cannabis ou de cigarettes de contrefaçon, des cartouches de protoxyde d’azote ». Un produit qui passe inaperçu. Les trafiquants vont jusqu’à braquer des camions transportant des litres de protoxyde d’azote. 

Pour mieux toucher les consommateurs et gagner en visibilité, les filières vendent ce produit sur les pages des réseaux sociaux. Les soi-disant « mérites » sont exposés et diffusés sur la toile. Pas étonnant que les jeunes se laissent tenter par cette pratique…

Fanny Kerloch