Le choix du vote blanc : message ou abstention ?

Alors que le vote blanc a pour vocation de délivrer un message en ne choisissant aucun des candidats, ce dernier est considéré au même titre qu’un vote nul ou qu’une abstention au moment du dépouillement. Mais aujourd’hui, le vote blanc a-t-il encore un intérêt ?

Les élections présidentielles en France approchent, et nombreux sont les citoyens qui ne savent pas pour qui voter. Face à un manque de choix, un manque d’identification à un parti politique et à un candidat, le vote blanc est une option qui s’offre à tous les détenteurs de la carte de vote. Le vote blanc désigne l’action d’aller voter, mais de ne choisir personne. C’est un moyen d’expression. Une façon d’exprimer une incapacité à se retrouver dans les idées proposées par les politiques tout en exerçant son droit de vote.

Un vote qui ne compte pas

Cependant en France, le message prôné par le vote blanc n’a aucune valeur sur le plan politique. Quelqu’un qui vote blanc, c’est quelqu’un qui s’abstient. Ainsi, le citoyen qui a décidé de se présenter à un bureau de vote n’est pas considéré. Or, la neutralité du vote blanc est aussi une manière de comprendre la société dans laquelle nous vivons, prouvant que des gens cherchent à s’impliquer dans la vie politique mais sans s’y reconnaître. Cette volonté de changement ne ressort pas des dépouillements. Puisque qu’il n’est pas comptabilisé, le vote blanc a la même teneur que l’abstentionnisme, reflétant de son côté une distance entre les citoyens qui ne désirent pas se mêler dans la vie politique.

Sur l’échiquier politique français, de nombreux candidats à l’élection présidentielle de 2022 se sont positionnés sur la reconnaissance du vote blanc. En 2012, Nicolas Dupont-Aignan l’évoquait dans son programme, puis Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen l’ont également intégré lors de leur campagne respective en 2017. Cette année, Jean Lassalle est le seul à avoir exprimé son ambition sur le sujet, à savoir de faire du vote blanc une de ses priorités dans cette élection. Enfin, l’actuel président de la République Emmanuel Macron a d’ores et déjà mentionné son désir de ne pas le considérer.

Des pays qui considèrent le vote blanc

Dans le monde entier, le vote blanc est très similaire à ce qui se fait en France. Certains pays, néanmoins, accordent une importance à ce geste politique, qui peut avoir des conséquences. En Mongolie et en Colombie, un candidat doit réunir la majorité absolue des suffrages (plus de 50 % des voix) pour être élu, il est par conséquent possible qu’aucun candidat n’y parvienne, même au second tour. De nouvelles élections doivent alors être organisées. L’ensemble des partis doivent présenter de nouveaux candidats. Pour donner du crédit au vote blanc, des associations ont vu le jour. En France, l’association les Citoyens du Vote Blanc luttent pour cette considération politique. D’autres mouvements similaires existent aussi à l’étranger comme les Escanos en Blanco en Espagne et aux Etats-Unis avec None Of The Above.

Louis Havet