La révolte des femmes aurait sonné, avec dans le rôle du guide, Fabien Roussel. Le candidat communiste à la présidentielle propose un vaste programme en faveur des droits des femmes. Promesses en l’air ou conviction personnelle ? Immersion dans l’entourage d’un homme qui n’a pas peur de dévoiler son jeu.
Attention, il appelle à une « révolution féministe ». La promesse est séduisante : création d’un ministère des Droits des femmes, un milliard dédié aux violences conjugales, et l’égalité salariale établie au sein des entreprises en moins d’un an. Fabien Roussel semble avoir écouté les revendications de nombreuses associations féministes. « Il défend l’abolition de toutes les formes de marchandisation du corps des femmes, comme la prostitution, la pornographie ou encore la GPA. », commente une porte-parole du mouvement Osez le Féminisme, tout en soulignant des « mesures ambitieuses concernant les violences sexistes et sexuelles, mais aussi l’égalité professionnelle et de santé ».
« Si on n’y met pas des moyens publics importants, on n’arrivera jamais à faire reculer le patriarcat ! »
22 mesures concrètes ont été annoncées dans son programme des Jours Heureux. Jugement des crimes sexuels en cour d’assise, accès rapide et gratuit à des soins en psychotraumatologie pour ces victimes ou encore la création d’une nouvelle fonction publique dans les métiers d’aides à la personne où les femmes sont majoritaires… « Nous souhaitons mettre en œuvre des réformes de profondeur. Si on n’y met pas des moyens publics importants, on n’arrivera jamais à faire reculer le patriarcat et les inégalités qui existent aujourd’hui, confie Fabien Roussel, dans les coulisses de son meeting de Valenciennes, C’est une question de lois, de moyen qui engageront la révolution dont nous avons besoin. »
Et ce discours féministe ravit les militantes du PCF, comme Cathy, qui a collaboré avec le candidat pour sa campagne législative de 2017 : « À nous, les femmes, il nous laisse notre chance d’évoluer, de prendre la parole, d’avoir des fonctions… Mais il est comme cela, c’est naturel chez lui, la parité ». Cette « révolution féministe » semble déjà lancée au sein de la vague rouge. Nelly Szimanski, adjointe de Fabien Roussel à la mairie de Saint-Amand-les-Eaux et adhérente du PCF depuis 20 ans, observe que depuis la loi sur la parité, « que défend et respecte le parti contrairement à d’autres, de nombreuses femmes prennent des responsabilités au sein du PCF, mais aussi sur le terrain. » Au bras de la célébrité du soir, Dorothée, la compagne de Fabien Roussel n’est pas surprise par le combat mené par son cher et tendre : « Oui, il fait le ménage et la vaisselle. Oui, c’est un homme féministe. Surtout qu’il a élevé de longues années ses enfants seuls. Ce n’est pas de la démagogie, il est vraiment convaincu par la cause des femmes. » Bref, on ne naît pas féministe, on le devient.
Marie Chéreau
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