La proposition est aussi alléchante que révolutionnaire sur le papier : des cartes panini virtuelles, à collectionner et jouer grâce aux nouvelles technologies de la blockchain. Si certains sont déjà largués avec cette phrase, pas de panique ! On vous explique tout de la nouvelle pépite tech française, Sorare, qui a réalisé une levée de fonds records il y quelques mois.

Les cryptomonnaies, les NFT…Ces noms, s’ils commencent à être connus du grand public, restent encore compliqué à expliquer à un non-initié. Les entreprises utilisent cependant de plus en plus ces nouvelles technologies, comme Sorare, lancé en 2018. En véritable explosion ces derniers mois, les NFT (« non-fungible token », ou jetons non fongibles) sont des objets numériques dont l’authenticité unique peut être prouvée par leur enregistrement sur la blockchain, un ensemble de protocoles informatiques décentralisés, réputés infalsifiable et transparents, qui permettent de chiffrer et sécuriser des transactions financières à travers le réseau.

Une version numérisée des cartes panini

Grâce à cette innovation, Nicolas Julia et Adrien Monfort, co-fondateurs de la plateforme, ont créé la version moderne des cartes panini. Mais ici, tout se fait sur Internet à travers un jeu aux multiples possibilités. Dans Sorare, vous êtes « manager » de votre club, au sein duquel vous achetez et revendez vos joueurs sous forme de NFT, grâce à un marché financier comme les autres. Basé sur la crypto-monnaie Etherum, ce marché vous donne la possibilité d’obtenir des cartes aux enchères, mais aussi d’échanger vos cartes avec les autres managers. Enfin, vous aurez l’occasion d’utiliser vos joueurs dans des compétitions hebdomadaires, où leurs performances dans la vraie vie vous permettront peut-être de décrocher des récompenses. 

Un succès fulgurant et une valorisation record

Trois ans après son lancement, Sorare a signé des partenariats avec des ligues et des clubs de partout à travers le monde du ballon rond pour exploiter leur image : de la France aux États-Unis en passant par le Japon, le Brésil ou encore la Bundesliga allemande. Des footballeurs professionnels réputés comme le défenseur espagnol Gérard Piqué ou le Français Antoine Griezmann ont investis dans le jeu, comme des dizaines d’autres comparses. Aujourd’hui, la start-up compte plus de 100 000 utilisateurs « payants » (il existe aussi une version du jeu avec des cartes et récompenses gratuites et sans valeur) et a surtout réalisé une levée de fonds record en septembre dernier, chiffrée à 680 millions de dollars ! De quoi devenir la première licorne française, avec une valorisation record de plus de 4 milliards de dollars, et ambitionner d’être bien plus qu’un simple jeu de cartes panini virtuel.

Antoine JAMES