A Famars, Jean Lassalle en marche vers l’Elysée

De visite à Famars, dans le Nord, Jean Lassalle a su mobiliser autour de lui. Plus de 300 personnes présentes, et des chaises à rajouter. Deuxième fois candidat à l’élection présidentielle, le député des Pyrénées-Atlantiques souhaite avant tout « reconstruire l’État ». Rencontre.

Jean Lassalle en meeting à Famars (Nord) – Crédits : Benjamin Grischko

Il se targue de faire de la politique à l’ancienne, en répondant aux questions plutôt qu’en « causant beaucoup ». Berger, maire de son village natal Lourdios-Ichère pendant 40 ans et député des Pyrénées-Atlantiques depuis 20 ans, Jean Lassalle joue la carte de l’authenticité.

Ce mardi soir à Famars (Nord), il traverse la foule, serrant les mains au passage, accordant quelques photos à l’occasion. Au pupitre, il se voit offrir quelques cadeaux. Du local forcément : du maroilles et des bières, beau clin d’œil pour celui qui arrive en tête des candidats avec qui les Français aimeraient prendre un verre selon un récent sondage.

« Résister au système qui s’impose à nous »

Son discours est mordant, son constat tranchant : « Je ne supporte plus ce que devient notre beau et grand pays. » Alors, Jean Lassalle promet d’être radical, il faut reconstruire un Etat, « résister au système qui s’impose à nous ». D’abord en refondant l’administration, les syndicats ou encore la finance. « Les gens n’ont plus confiance car nous, les politiques, n’avons aucune parole », explique-t-il, se désolant de ses élus qui « jurent en mai et parjurent en juin ». Un Etat de surcroit trop loin des Français, face auquel il ne reste plus que le maire.

Mais ce n’est qu’après ce chantier faramineux que Jean Lassalle entend ressusciter la France.  Relancer la recherche pour répondre aux enjeux énergétiques et climatiques de demain. L’accent sera aussi mis sur l’agriculture, avec une France qui consomme plus sa production : « On importe 60% de nos fruits et légumes, 40% de notre viande. Et pourtant, nous sommes l’un des premiers pays producteurs au monde ! », s’exclame-t-il.

Un candidat, pas un dieu ?

PowerPoint à l’appui, le candidat à l’élection présidentielle déroule son programme, imprégné de sa rencontre avec les Français, de son Tour de France à pied aux ronds-points pris d’assaut par les Gilets jaunes. Reconnaissance du vote blanc, référendum d’initiative citoyenne, SMIC à 1400 euros.

Dans la salle, des militants aux tee-shirts floqués, mais aussi beaucoup de simples Français venus poser leurs questions. Des réponses souvent alambiquées à l’instar de l’interrogation de Paul au sujet du soutien aux droits d’inventions pour les jeunes ingénieurs. Il a fallu attendre plusieurs longues minutes de présentation de la partie consacrée à la jeunesse du programme de Jean Lassalle par sa directrice de campagne avant de voir le candidat précédemment sorti de la salle revenir avec une réponse un peu plus précise. « Oui Paul, il faut en effet pouvoir contractualiser avec l’Etat. » Peut-être était-il parti s’informer sur le sujet ? Preuve en est qu’un élu n’est pas un surhomme et ne peut pas tout savoir.

Avec son bus à impériale, il continuera de sillonner la France jusqu’au scrutin. Mais alors, pourquoi voter Jean Lassalle ? « Parce que je ne peux pas faire pire », répond-il le sourire aux lèvres.

Benjamin Grischko