Affaire McKinsey : quand les conseils d’ami s’opposent aux impératifs du pouvoir

Face aux réactions concernant les influences du cabinet de conseil américain McKinsey, sur le gouvernement d’Emmanuel Macron, les impacts sur la présidence actuelle sont nombreuses.

Depuis le début de l’année, l’entreprise de conseil basée aux Etats-Unis qu’est McKinsey est bien connue en France. Pour cause : elle influencerait de nombreuses décisions dans le quinquennat actuel. Si Emmanuel Macron n’est pas le premier président de la République à en avoir fait usage, il semble qu’elle ait été favorisée ces dernières années.

L’organisme de conseil vend ses services au gouvernement français depuis une dizaine d’années (Source : Reuters)

Le Sénat précise des bruits de couloirs

Avec une enquête dont le rapport a révélé l’ampleur de l’influence et du favoritisme du cabinet de conseil par le gouvernement, difficile de ne pas s’inquiéter de l’impact de l’organisme privé sur la présidence de la République. S’il est normal de faire appel à des entreprises privées pour avoir accès à des études précises sur des décisions éventuelles à prendre selon les cas, McKinsey a été particulièrement influencé par rapport à d’autres cabinets privés du type.

Par des actions de bénévolat, l’organisme de conseil américain se serait attiré les faveurs du gouvernement, lorsque par la suite, son dossier est entré en concurrence avec d’autres. Légalement, il est interdit de privilégier un cabinet de conseil privé, sinon par la qualité de ses services. Mais dans le parti de la République en Marche, nombre d’anciens employés de McKinsey se seraient intégrés dans le parti présidentiel.

Les acteurs privés des partis jusqu’à l’Élysée

Déjà en janvier 2021, l’entreprise McKinsey a fait parler d’elle pour son implication dans la gestion du Covid19 par le gouvernement français. Si beaucoup se sont offusqués de ce fait, il est en réalité commun de faire appel à des organismes qui vont apporter un service de propositions à une situation donnée. Le principal problème qui inquiète le Sénat est le favoritisme du service américain, par rapport à d’autres. Le fait d’entretenir des relations particulières avec l’Etat a déjà inquiété des concurrents à McKinsey, comme Capgemini et Eurogroup, pourtant constituant davantage de dépenses du conseil d’Etat face au possible privilégié outre-Atlantique.

Nicolas Pelouas