Sarah Gross, sorcière de la musique

« Your average country witch ». Ce sont ces mots qui, sur Instagram, introduisent Sarah Gross. Ses pouvoirs, la jeune femme les exploite à travers la musique. En 2020, juste avant la pandémie, elle a sorti son premier album : Songs from the Passenger Seat. Laissez-vous ensorceler par le charme de sa voix et la chaleur de ses mélodies.

Encouragée par sa mère, joueuse de flûte, et son grand frère, Sarah commence la guitare à l’âge de 13 ans. Quelques années plus tard, la responsable du programme de comédie musicale de son lycée l’interpelle. Elle a entendu une de ses chansons dans une vidéo que sa maman a postée sur Facebook. « Tu sais, tu pourrais en faire ton métier », lui explique-t-elle. Ses mots ont une résonance particulière pour Sarah. « C’était la première fois que j’entendais quelqu’un confirmer que mon rêve de devenir un auteure-compositrice-interprète professionnelle pouvait être pris au sérieux », avoue la jeune musicienne. Il s’avère que l’époux de cette femme possède un studio, dans lequel Sarah commence à enregistrer ses compositions. Aujourd’hui encore, elle continue de travailler avec le couple. « Ce sont les meilleurs », déclare-t-elle.

Originaire de Long Island, Sarah a étudié la production musicale à la Syracuse University. Rien d’étonnant pour cette talentueuse chanteuse, auteure et compositrice. Avec ses longues ondulations aux reflets acajous, ornées d’un joli foulard et son pantalon patte d’eph, Sarah semble débarquer tout droit des années 70. Visiblement, il n’y a pas que pour sa musique qu’elle semble s’inspirer de Joni Mitchell, Linda Ronstadt et Carole King. Elle aime aussi beaucoup Taylor Swift, HAIM, Brandi Carlile ou Sara Bareilles. Des artistes qui, avant d’écrire des paroles, content surtout des histoires.

« J’adore les histoires. J’aime la télévision, les livres, les films, tout ce qui peut raconter une histoire », s’exclame la jeune femme. Les histoires, Sarah aime aussi les raconter. Elle est capable de puiser son inspiration dans tout ce qui l’entoure. « En fait, The Other Side a été écrit sur la série That 70’s Show ! », explique-t-elle. Parfois, elle aime aussi s’inspirer de son vécu. « Je dirais que 75% de mes chansons sont issues d’expériences personnelles », déclare la jeune femme. Et cela se ressent. Sarah sait trouver les mots justes, ceux qui nous embarquent paisiblement dans son monde. « Je suis aussi une personne extrêmement emphatique, donc si quelqu’un de mon entourage traverse une épreuve, cela m’inspire beaucoup et je peux m’en servir pour canaliser l’énergie dans mes propres chansons », ajoute-elle. Une sensibilité qui se dégage de ses compositions et qui donne toute cette douceur à son univers musical. 

« Comme beaucoup d’auteurs-compositeurs, mes méthodes de composition varient d’une chanson à l’autre », explique Sarah. En ce moment, elle a plutôt tendance à commencer par les paroles. Ensuite, elle construit l’histoire qu’elle désire raconter dans un cahier, ce qui l’aide à dicter la façon dont elle souhaite que celle-ci se déroule. « Comme je suis également productrice, j’aime vraiment le processus d’enregistrement et l’ajout des petits détails sur la chanson. J’aime analyser la production de la musique des autres et voir comment tout s’assemble. Chaque chanson est une petite expérience à part entière », confie-t-elle. Dans ce domaine, tout intéresse la jeune femme. C’est une vraie passionnée, que la musique fait vibrer.

À cause de la pandémie, Sarah a momentanément été contrainte d’arrêter les concerts. Et durant deux ans, la musicienne à la beauté candide n’a eu qu’une hâte : remonter sur scène ! « Avant le covid, ce que je préférais, c’était les concerts. J’ai un groupe incroyable et nous passons de bons moments ensemble », déclare-t-elle avec enthousiasme. C’est donc pour son plus grand bonheur que Sarah peut désormais refouler les planches des salles de concert américaines. Elle se produira prochainement au Rockwood Music Hall, au Funk ‘n’ Waffles et au Bowery Electric, où elle jouera des morceaux de Songs from the Passenger Seat, mais également de son nouvel album, The Riversides, qui vient à peine de sortir.

Dans une interview accordée à Rolling Stone, la chanteuse Taylor Swift s’est confiée à Paul McCartney sur son nouvel album, Folklore. Elle explique qu’elle voulait composer un album qui, lors de son écoute, fasse l’effet d’un câlin. Pour son premier album, Sarah Gross dévoile un diamant brut. Elle joue aisément avec les sonorités folk, jazz et country. Sa délicatesse nous propulse dans un univers mélancolique, mais jamais pathétique. Bercé par une voix tendre, délicieusement mélodieuse, ses mots sont immédiatement apaisants.

Sarah Gross n’est pas une simple sorcière, c’est une enchanteresse. Songs from the Passenger Seat nous plonge au coeur d’une pluvieuse après-midi d’automne, passée au coin de la cheminée. Bien plus qu’une douce étreinte, c’est une thérapie musicale, à consommer sans modération.

Songs from the Passenger Seat et The Riversides de Sarah Gross sont disponibles sur toutes les plateformes de streaming.

Mathilda Calais