4 avril 1949 : le traité de l’Atlantique Nord proclame la création de l’OTAN

Durant ces dernières semaines, du fait du conflit russo-ukrainien, l’OTAN a été beaucoup mentionnée au sein des médias. Proclamée il y a maintenant 73 ans, cette alliance a pour but de proposer une alliance militaire défensive, dont les pays membres bénéficient. « En Faits »vous explique le contexte de sa création.

Une impossibilité à gérer la paix mondiale

Quelques années après la seconde guerre mondiale, les Alliés entendent réduire leurs effectifs militaires. Cette décision exprime leur volonté d’empêcher un autre conflit à l’échelle mondiale.

Néanmoins, l’instabilité politique continue de régner. A l’Est, le bloc Soviétique continue de s’étendre. Ce dernier inquiète la Grèce, la Turquie ou encore la Norvège. Lesdits pays prennent peur pour leur souveraineté et leur intégrité territoriale. L’ONU, fondée en octobre 1945, ne parvient pas à stabiliser la situation.

De plus, les relations déjà fragiles depuis plusieurs années entre l’Ouest et l’Est ne s’améliorent pas. Une situation qui explique le discours de Winston Churchill qui a lieu quelques années auparavant. Dans ce discours, il explique la non entente des deux blocs par la mise en place d’un « rideau de fer » par l’Union Soviétique. Une Union qui ne cesse de gagner en puissance. Elle va même jusqu’à intégrer la Tchécoslovaquie en son sein, après le coup de Prague en 1948.

Construire une défense commune pour assurer une meilleure attaque

Puisque l’ONU ne peut s’exprimer, du fait que l’Union Soviétique dispose d’un droit de véto, les pays occidentaux décident d’appliquer l’article 51 de la charte des Nations Unies.

Cet article dit : « Aucune disposition de la présente Charte ne porte atteinte au droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un Membre des Nations Unies est l’objet d’une agression armée, jusqu’à ce que le Conseil de sécurité ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix et la sécurité internationale ». Cela veut dire qu’une alliance défensive peut être mise en place, dans le cadre de la légitime défense, sans avoir l’approbation du Conseil de sécurité et donc, sans subir le véto de l’Union Soviétique.

De ce fait, le Canada, les Etats Unis et le Royaume Uni (déjà membre d’une alliance avec la France, la Belgique, le Luxembourg et les Pays Bas par l’intermédiaire du traité de Bruxelles, signé le 17 mars 1948) décident de mettre en place un traité de défense collective pour la zone de l’Atlantique Nord.

Les Européens souhaitent que les Etats Unis interviennent dans la défense de l’Occident face à la menace Soviétique. Ils craignent une probable expansion russe. Le seul problème est que la Constitution américaine interdit aux Etats Unis de rejoindre une alliance militaire en temps de paix. Cette interdiction est levée par la loi Vandenberg, le 11 juin 1948. Le traité de Washington peut désormais être mis en place. Il devient officiel le 4 avril 1949 et réunit 12 pays membres : les Etats-Unis, le Canada, la Belgique, la France, le Danemark, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Islande, l’Italie, le Luxembourg, la Norvège et le Portugal. La défense contre l’Union Soviétique stalinienne est née.

La colère Soviétique

Après la proclamation de cette alliance, le ton monte à l’Est. Les Soviétiques se disent outragés qu’une telle alliance voit le jour.

Ils reprochent aux Etats-Unis de vouloir jouir d’une sorte d’impérialisme. L’OTAN est qualifiée « d’outil principal à but d’expansion » par les Soviétiques. L’argument premier présenté par le bloc de l’Est est la mise en place du principe de libre échange économique entre les pays membres. Un principe proposé par la conférence de Bretton Woods, en 1944.

Pourtant, l’OTAN ne se veut pas être l’ennemi de l’URSS. Les Américains affirment que l’OTAN ne vise pas le bloc de l’Est en particulier. Une affirmation peu recevable pour les Soviétiques et qui n’a pas changé au fil des années, selon le président actuel de la Fédération de Russie.

Aujourd’hui, l’OTAN compte 30 membres. Sa volonté reste la même depuis sa création : assurer une défense commune entre les pays membres, pour se protéger d’une invasion extérieure dans les temps à venir.

Romain LESOURD