Le quidditch, de la fiction à la réalité

Issu de la célèbre saga « Harry Potter », le quidditch est depuis quelques années repris dans le monde « moldu » (notre monde pour ceux qui ne maîtrisent pas encore le langage des sorciers). La légende veut que ce sport ait été adapté en 2005 par des étudiants de l’Université de Middlebury aux Etats Unis. Aujourd’hui, de nombreux adeptes s’y sont convertis dans le monde entier. En France, il existe même une fédération et des clubs. Immersion lors d’un tournoi organisé à Villeneuve d’Ascq dans le Nord.

C’est une réplique parfaite du film. Ou du moins à quelques détails près : les participants ne volent pas, les matchs ne durent pas des mois et, peut-être plus important encore, aucun accident mortel ne peut se produire. Original voire insolite, le quidditch est passé en quelques années d’un sport totalement fictif à une activité bien réelle.

Pour ceux qui auraient oublié à quoi ressemble le quidditch dans Harry Potter : 

Un ensemble d’accessoires… original !

Ce jour-là, sur un terrain de rugby à Villeneuve d’Ascq, ils sont une quarantaine de jeunes à s’être donné rendez-vous. Après avoir délimité leur terrain et installé les fameux anneaux (indispensables pour marquer des buts), les participants se répartissent selon leurs équipes. Sont présents les Black Snitches de Lille, les Rouen Skrewts, les Flying Oaks de Charleville-Mézières et les Thestrals de Tournai. Comme au football ou dans bien d’autres sports, chacune d’elles a ses couleurs, son maillot et son logo. Certains ont la panoplie du joueur de quidditch : crampons ou running, lunettes de courses, chaussettes qui remontent, bandeaux, bracelets et paires de gants…  Même si les looks sont parfois extravagants, les joueurs sont parés. La compétition peut enfin commencer.

Sur un balai, mais impossible de s’envoler

Mais après quelques minutes de jeu, un détail frappe. Malgré l’absence de magie, ces « moldus » reprennent un des objets les plus représentatifs et emblématiques d’Harry Potter : non pas la baguette (ce serait trop) mais bien le balai ! « Ça freine pas mal de monde à commencer parce qu’ils trouvent ridicule de se déplacer avec un balai entre les jambes » explique Blaise Jottrand, capitaine de l’équipe de Tournai. « Mais c’est justement ce qui fait ce sport ! Il faut le voir comme un handicap. Au football, on est obligé de jouer avec les pieds. Au rugby, on est obligé de faire des passes en arrière. Au basket on est obligé de jouer avec les mains et de dribbler. Et bien, au quidditch on est obligé de jouer avec un balai entre les jambes ».

Les ressemblances avec la saga s’accumulent. Pour autant, bon nombre de ces sportifs refusent d’être catalogués comme de simples fans d’Harry Potter. Même si certains l’utilisent comme appât pour attirer de nouveaux membres, une grande majorité d’entre eux veut de plus en plus s’en émanciper. « Au départ, c’est vrai que le quidditch les intéresse forcément par rapport à ce qu’ils ont vu au cinéma » concède Blaise qui entame sa deuxième année dans le club de Tournai. « Mais beaucoup se rendent compte ensuite que c’est vraiment un sport à part entière ».

Ambiance compétitive mais avant tout familiale

Ridicule, original ou fun, chacun se fera son avis. Clément et Laura eux l’ont déjà fait. Ils ont décidé de se lancer dans cette nouvelle expérience il y a tout juste six mois. Et une chose est sûre, ils ne le regrettent pas. L’état d’esprit et le fair play du quidditch les ont totalement convaincus. « Pendant les matchs, il n’y a par exemple aucune différence entre les filles et les garçons » confie Laura. « Une fille peut plaquer des mecs, les pousser, se jeter au sol pour récupérer des ballons… c’est la mixité qui m’a beaucoup plus ».

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Le fair play, l’atout n°1 du quidditch !

« On est aussi une vraie communauté » complète Clément. « Même si on met de l’intensité pendant les rencontres, il n’y a aucune animosité au coup de sifflet final. La plupart des personnes ici sont devenues des amis. Après les compétitions, on se retrouve souvent pour boire un verre ». Une formule a même vu le jour par rapport à cette ambiance si particulière : le « quove », une association entre quidditch et love (amour).

La prochaine coupe d’Europe des clubs aura lieu en mars 2017. L’occasion de retrouver les Black Snitches de Lille…

Pierre Gault.

Si l’envie vous prend d’aller voir un match de quidditch (on ne sait jamais), un petit guide s’impose :

. Quatre balles figurent sur le terrain : trois sont des cognards, l’autre s’appelle le souafle (mais qu’est-ce que c’est ?!). Les cognards sont des balles rouges qui servent uniquement à mettre hors-jeu son adversaire. Le souafle est une balle blanche. C’est en la lançant dans l’un des anneaux qu’un but est marqué.

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L’attrapeur des Black Snitches ici à la lutte pour attraper le vif d’or (la balle de tennis)

. Après 20 minutes de jeu, le vif d’or fait son apparition. Mais dans ce monde « moldu », la petite balle dorée (qu’Harry Potter attrape généralement à la fin des parties) se matérialise par une balle de tennis, cachée dans une chaussette et portée par un joueur neutre ! Le rendu n’est pas le même !

Pour retrouver notre reportage consacré au quidditch, n’hésitez pas à regarder TAVU: le magazine présenté et réalisé par les étudiants en journalisme de l’Université Catholique de Lille.