Le combat pour les droits et l’égalité n’est jamais terminé

L’assemblée chante à l’occasion de la marche de la journée internationale des droits de la femme, à Lille.

“Le patriarcat tue”, ”Le consentement n’est pas une option”, ”La cup est pleine”, “Pas une de plus”, autant de slogan que l’on pouvait lire samedi 7 mars à Lille, parmi les pancartes des marcheurs. A l’occasion de la journée internationale des droits de la femme le 8 mars, des milliers de personnes se sont rassemblées aux quatre coins du globe, pour faire entendre leur voix. 

A Lille comme dans le monde entier, ce sont plus d’un millier de personnes qui ont répondu présentes. Comme lors de la marche contre les violences sexistes et sexuelles du 23 novembre dernier, le collectif de musiciennes et danseuses “OYAMBA” menait la danse, jamais sans leurs tambours.  

Suivaient, dansaient et chantaient des centaines d’hommes et de femmes, réunis dans un seul but : rappeler que le combat pour les droits et l’égalité n’est jamais terminé. Parmi eux, Eloise, pour qui la marche est l’occasion d’exprimer son mécontentement. “J’en ai marre que les femmes soient sous payées par rapport aux hommes, qu’on se fasse agresser qu’on ne puisse pas s’habiller comme on veut, marre qu’on se fasse tuer, qu’on soit sexualisées en permanence, que l’on n’ait pas les mêmes accès que les hommes dans énormément de domaines.” 

Patriarcat, respect, agresseurs, double peine, consentement, autant de mots pour décrire d’autres maux, qui ne s’écrivent pas mais qui laissent autant de traces. Pour Louise-Amélie, présente au départ de la marche, place de l’Opéra, tout est question de “préjugés à déconstruire, que l’on a assimilé depuis des siècles, comme dire aux petits garçons que pleurer c’est un truc de filles.”  C’est là toute la difficulté. “Remettre en cause des privilèges et des situations auxquelles nous nous sommes habitués, s’attaquer à des sujets de l’ordre de la vie privée et de la vie en société dans son ensemble.” 

Pour son frère Maximilien, ce genre d’évènement est l’occasion de rappeler que les paroles ne suffisent pas. “ Les violences faites aux femmes, les droits de la femme, on en parle beaucoup en ce moment, même si ces combats durent depuis longtemps. Ce genre d’événement est important, pour rappeler qu’en parler c’est bien mais qu’agir c’est mieux.” 

“L’harmonie doit indéfiniment se conquérir” 

Mais comment déconstruire les fondations sans faire s’écrouler les murs ? Pour Maximilien comme pour Louise-Amelie, l’éducation constitue un bon ciment “on dit aux jeunes femmes de se protéger, ça serait bien de dire aux petits garçons de ne pas faire certaines choses”. Dans son quotidien, Maximilien se rend compte de la banalisation de gestes ou de propos déplacés envers les femmes : “Souvent, la personne qui agit comme ça n’est pas conscient de faire quelque chose de mal, on se retrouve dans un schéma complètement inversé ou c’est à la victime de dire que l’acte n’était pas correct, et que cela doit changer. C’est là que le rôle des hommes est important, pour faire prendre conscience aux autres hommes.” 

“Dans la rue, on ose plus parler juste pour parler, et c’est dommage”, déplore Maximilien. “C’est la faute de tous les hommes qui ont mal agi et qui ont poussé les femmes à être méfiantes”, tranche Louise-Amélie. 

« Entre deux individus, l’harmonie n’est jamais donnée, elle doit indéfiniment se conquérir. » Simone de Beauvoir avait vu juste. 

Hélène Decaestecker