Karbon, l’application lilloise qui diminue votre empreinte carbone

Connaître l’impact environnemental des produits que l’on consomme en scannant simplement leurs codes-barres, voici l’idée du projet Karbon. Disponible sous la forme d’une application, celle-ci est née entre Lille et la convention citoyenne pour le climat.

 « J’ai eu une année un peu extraordinaire » : reconnaît Lambert Allaerd. En 2019, ce jeune chef de projet digital au sein d’Euratachnologie à Lille, voit sa vie totalement chamboulée après un certain tirage au sort. Il fait en effet partie des 150 français appelés pour participer à la convention citoyenne pour le climat.  « Je ne savais pas trop ce que c’était et en me renseignant j’ai vu le discours du président Macron après les évènements des Gilets Jaunes, et j’ai compris que c’était sérieux, donc j’ai accepté d’y participer».

Lambert comprend alors qu’il a un rôle à jouer : il s’apprête à participer aux débats quant aux prochaines mesures que la France devra adopter pour répondre aux accords de Paris, en baissant de 40% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 autour de cinq grands thèmes :  travailler, nourrir, se loger, se déplacer et produire.

 « C’était une expérience démocratique extraordinaire qui m’a beaucoup marqué, qui a même changé ma vie et mon avenir professionnel » :  une véritable découverte et prise de conscience qui décide Lambert à changer de voie. Aux côtés de Baptiste, qu’il a également rencontré dans le cadre de cette convention, il se lance dans le développement de l’application Karbon : un outil digital qui mesure l’empreinte carbone des produits alimentaires. « Changer ses habitudes alimentaires, c’est le premier écogeste à faire », explique Lambert alors que l’industrie de l’alimentation est responsable d’importantes émissions carbones.

Guider le consommateur dans ses choix

En analysant les code-barres, l’application calcule l’empreinte carbone de plus d’un million de produits, à partir d’informations environnementales récoltées auprès de l’agence de transition ADEME  ou encore de différentes ONG. Un indicateur est donc donné, qui prend en compte l’emballage, le transport, la culture du produit ou encore son exploitation en fonction de ses ingrédients et de sa transformation. Une fois le produit scanné sur l’application donc, son utilisateur découvre avec précision, les kilomètres parcourus par le produit ainsi que les alternatives possibles avec d’autres produits de la même catégorie.

Si l’aspect « évaluateur » de l’application pourrait laisser un sentiment de culpabilité chez les consommateurs, ce n’est surtout pas l’idée des créateurs de Karbon: « notre objectif c’est de guider le consommateur dans ses choix et de l’aider à ne pas se faire avoir».

Pour demain ? Préciser ses calculs

Aujourd’hui, le service est disponible pour tous les produits disposant d’un code-barres, mais il tend à se développer pour y intégrer un plus grand nombre de produits référencés, tels que certains produits frais. Alors, pour améliorer son catalogue, sa méthode et sa précision, Lambert et Baptiste sont en recherche de financements. Ils comptent également sur la générosité de leurs utilisateurs et des consommateurs engagés, en proposant un financement participatif sur KissKissBanqBanq.

Encore une fois, Lambert le rappelle, l’écologie est une démarche citoyenne et commune qui pour grandir, doit faire bloc : « C’est important de faire sa part et de faire un pas pour l’écologie, mais il ne faut pas se dire que c’est au citoyen de tout faire, c’est un combat commun. Il faut montrer en tant que citoyen que c’est important et qu’on veut agir et en parler, pour avoir un impact à l’échelle nationale ».

Manon Serenne