Octobre se teinte en rose pour mieux lutter contre le cancer du sein

En octobre, les petits nœuds roses sont omniprésents dans les rues et sur les réseaux sociaux. Une manière de montrer que le cancer du sein est l’affaire de tous, et que les soins  existent.

Comme chaque année, Octobre Rose est le mois réservé à la prévention au cancer du sein. Cette maladie, qui est le cancer le plus fréquent et le plus mortel chez les femmes, et au cœur de multiples initiatives pour sensibiliser le plus grand nombre. Cette opération de communication mondiale existe depuis 1990 et fédère de nombreux acteurs différents : associations, professionnels de santé, organismes sanitaires, hôpitaux… Tous se mobilisent autour du ruban rose en organisant des manifestations dans plusieurs villes, des ateliers en centre hospitalier et même des projet plus insolites. A Lille par exemple, où un soutien-gorge rose a été placé sur la poitrine de la déesse de la Grand Place.

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Le Déesse de Lille aux couleurs d’Octobre Rose. — M.Libert / 20 Minutes

Des traitements qui progressent

Le cancer du sein touche environ 54 000 nouvelles personnes chaque année, et 1 femme sur 9 au cours de sa vie. Des chiffres importants, mais l’espoir d’une guérison totale est permis : depuis les années 1980, le nombre de décès par an s’est stabilisé. Preuve que les campagnes de prévention et la recherche sont de plus en plus efficaces.

Les traitements sont multiples pour contrer cette maladie. La chirurgie, première méthode utilisée, consiste à préserver le sein avec une ablation totale ou partielle. La radiothérapie, elle-aussi un traitement local du cancer du sein, agit précisément sur la zone touchée par les cellules cancéreuses.

Des traitements généraux existent aussi. La chimiothérapie, contrairement aux deux traitements évoqués précédemment, influe avec des médicaments sur l’ensemble de l’organisme. Selon les patientes, elle est administrée avant ou après la chirurgie. L’hormonothérapie est également un complément au traitement chirurgical. Cette dernière a pour but de bloquer la  production ou l’action de certaines hormones, afin de ralentir ou de stopper la croissance des cellules cancéreuses.

Grâce aux avancées scientifiques, ces traitements s’avèrent de plus en plus efficaces, et le taux de survie à 5 ans après un cancer du sein est estimé à près de 87%. Un bilan positif qui continue de progresser.

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La Tour Eiffel habillée pour Octobre Rose – Photo : Yann Caradec

Surmonter le cancer du sein

Du côté des ex-patientes, si le choc de la nouvelle est souvent le premier souvenir de leur combat contre le cancer, elles assurent que la prévention reste la meilleure chose pour contrer la maladie.

C’est le cas de Rose, 57 ans. Cette quinquagénaire s’attendait à avoir le cancer du sein, car sa mère et sa grand-mère l’avaient eu elles-aussi. Seulement trois semaines après avoir appris que le cancer touchait ses deux seins, Rose a subi une double mastectomie suivie d’une chimiothérapie : “C’était peut-être plus facile pour moi, car je savais que la mastectomie avait suffi à soigner ma mère et ma grand-mère.“ confie-t-elle. Trois ans après, Rose a appris à aimer son nouveau corps de femme : “Au début, je me sentais bizarre car je n’avais plus de poitrine pour protéger mon coeur et mes poumons, je me sentais très vulnérable. Mais je m’aime comme je suis, c’est une nouvelle façon d’être moi.“

Corinne, 56 ans, a elle-aussi eu un cancer du sein. En rémission depuis 5 ans, elle se remémore surtout sa chimiothérapie : “C’était vraiment difficile physiquement. C’est un traitement efficace mais aussi nocif, et ça se ressent.” Si Corinne n’a pas subi d’ablation complète de la poitrine, elle a perdu ses cheveux le temps du traitement : “J’avais choisi et acheté une perruque car les médecins m’avaient prévenue, mais quand j’ai vraiment commencé à les perdre, ça m’a fait un choc. J’ai vraiment réalisé que j’étais gravement malade.” Aujourd’hui si ses cheveux ont repoussé, elle assure que l’initiative Octobre Rose permet de poser un nouveau regard sur la maladie, et espère que les traitements pourront un jour sauver 100% des patientes.

Pour Rose et Corinne, tout comme des milliers de femmes ayant survécu au cancer du sein, le combat ne s’arrête pas à une simple guérison. Il continue avec la prévention, de quoi légitimer ce mois d’Octobre bien Rose.

Par Julia Grouz, Juliette Pietraszewski, Rachel Pommeyrol