Les travailleurs sociaux déplorent une baisse de moyens

Ce mardi 11 décembre, une manifestation de travailleurs sociaux a lieu au cœur de Lille. Ils dénoncent le délaissement du secteur et la suppression de places dans la protection de l’enfance.

Ornée de sa cape dorée, Mina se prépare à manifester. Comme un bon nombre de travailleurs sociaux, cette éducatrice spécialisée est venue place de la République en ce mardi après-midi. Leur but ? Exprimer leur désarroi face aux manque de moyens dans le social. Ils était près de 1500 à partir vers les locaux du département du Nord en cortège.

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Les manifestants sont munis de leur couverture de survie. Crédits photo : Mostefa Mostefaoui

Gilets Jaunes « dorés »

Un signe de ralliement perceptible pour la plupart : une couverture du survie. Mina s’en amuse : « On a décidé que ce serait notre identité. C’est pas cher, c’est voyant et puis, ça explique assez bien que nous, travailleurs sociaux, sommes en état de survie. » Un état qui ne permet plus un accompagnement des personnes en difficultés. Pour cause, 700 places d’accueil pour mineurs en danger en structures ont été supprimées et une baisse générale de subventions a été votée dans le social. « On en a marre de devoir faire plus avec moins. On nous chronomètre avec besoin de résultats. Or, ce n’est pas cela le social« , déplore avec émotion Carine, éducatrice spécialisée dans un CCAS.

Emmanuelle, de l’UTPAS de Roubaix-Tourcoing, se demande : « comment les personnes que l’on suit peuvent-elles aller bien si on les accompagne mal ? » Elle poursuit : « je suis toute seule pour la commune de Mouvaux. Ce n’est pas normal. On nous impose un quota de 40 enfants placés par travailleur social. C’est inadmissible ! »

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img_4448 Les manifestants en route vers le siège du département du Nord. Crédits photo : Mostefa Mostefaoui

Le président interpellé

En se dirigeant vers l’hôtel du Département du Nord, les manifestants ont souhaité interpeller son président, Jean-René Lecerf. Contacté par la Voix Du Nord en réaction à ce mouvement, il souhaite rencontrer les travailleurs sociaux avant les vacances de Noël. Il explique que « des avancés » sont envisageables malgré « un cadre budgétaire contraint ».

Mostefa Mostefaoui