Ce week-end, la 4ème édition de la Lille Tatoo Convention s’est tenue au Grand Palais. Depuis quelques années, la couleur a la cote dans les salons de tatouage. L’événement était l’occasion de revenir sur la dernière tendance en matière de tatouage : le « Water Color ». 

   Le « Water Color » est un style de tatouage aquarelle et pastel. C’est une technique spécifique réalisée à partir de couleurs vives, mélangées à un effet de transparence. Noémie Alazard, célèbre tatoueuse Lilloise, en a fait sa spécialité. Présente lors de la Lille Tatoo Convention, elle a ouvert son propre salon il y a quelques années, lorsque la mode du « Water Color » a commencé à faire parler d’elle. Noémie travaille beaucoup ce qu’elle appelle « la saturation de couleur : c’est à dire la superposition de couleurs, diluées à l’extrême dans de l’eau ». 

Comment se fabrique la couleur ?

   La couleur se fabrique à partir de métaux ( comme le chrome, le cuir, le fer, le mercure etc…) issus de l’industrie chimique. Ils peuvent aussi être mélangés entre eux, pour obtenir des nuances et dégradés de couleurs par exemple. C’est pourquoi certains types de peau peuvent mal réagir aux encres de tatouages. Si vous souhaitez faire un tatouage avec du rouge, il est nécessaire de vérifier si vous n’avez pas trop ou pas assez de fer dans le sang (en faisant une prise de sang par exemple). « Le rouge est l’une des couleurs les moins tolérées par certaines peaux » prévient Noémie.

   Pour transformer le métal en encre, on le mélange à un solvant (souvent de l’eau déminéralisée), et des additifs (comme la glycérine). Cette solution chimique permet de désinfecter le pigment et de lui donner la consistance d’une encre. Les médecins alertent le grand public sur la toxicité de certaines encres. C’est pourquoi de plus en plus de tatoueurs se dirigent vers des pigments plus naturels. Ils sont réputés moins toxiques car faits à base de poudres, argiles ou oxyde de fer.

   Le tatouage en couleur est assimilé à de nombreux préjugés dans notre société. Il est souvent plus cher que les tatouages en noir, à cause des différentes matières premières, souvent plus onéreuses pour les fabricants d’encre. Il demande aussi plus de préparation et de technique pour les tatoueurs. Mais contrairement aux croyances, il ne demande pas plus d’entretien et ne vieillit pas plus vite qu’un tatouage noir. Coloré ou non, le principal ennemi du tatouage, quelle que soit la pièce, reste le soleil. Chaque peau réagit différemment à chaque tatouage. Mais le principal, c’est d’en prendre soin une fois ancré dans la peau.

Victoire De Meulenaere

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