Ce lundi 28 septembre, plusieurs centaines de manifestants se sont réunis place de la République à Lille. Intermittents du spectacle, producteurs, musiciens, danseurs, chanteurs, techniciens, photographes et même quelques restaurateurs se sont réunis pour alerter sur le gros danger qu’encourent tous les métiers de l’événementiel et du spectacle qui « risquent de mourir si rien n’est fait ».

Pour eux, l’objectif est de permettre à chaque catégorie de professionnels de faire valoir ses revendications auprès des représentants de l’État. La survie de leurs métiers et de l’ensemble du secteur est en jeu.

« Sans eux, pas de scène, pas de son, pas de lumière. Plus de concert ou de grand meeting politique. Plus d’émissions de télévision en live, plus de matériel à louer ou à vendre […]. Ils sont les premiers arrivés et les derniers partis. […] Pour eux, pas de je suis, pas de #, un simple retour à la normal leur suffirait. » Fred, intermittent du spectacle.

Maxence, 22 ans, marche cet après-midi avec les intermittents du spectacle. Il est musicien, organisateur de concerts et aujourd’hui en recherche de travail. Pour lui, les nouvelles règles liées au COVID-19 sont en train de tuer le milieu artistique local : « la scène est en train de mourir ». Il considère que restaurateurs et métiers du spectacle sont « dans le même bateau » et pense même revenir demain. Il y a deux poids deux mesures : « les gens s’entassent dans les métros ou les salles de classe, les universités sont de véritables clusters et pourtant c’est le monde du spectacle et de la restauration qui est en train de mourir. Il n’y a pas de logique dans les décisions gouvernementales. »

Pour la majorité des personnes qui battent le pavé aujourd’hui, les nouvelles règles prises dans la lutte contre la propagation du COVID-19 ne font pas sens, elles ne « servent à rien si ce n’est à assister à la mort du monde du spectacle ». « Il y a un véritable sentiment d’injustice qui nous pousse à descendre dans la rue, et à rappeler que notre métier existe encore. »

Antoine, 35 ans, manifeste aussi pour lutter contre sa dépression. Cela fait plus de six mois qu’il est au chômage et tout ce qu’il veut, c’est travailler : « il y a une réglementation abusive, c’est trop pour le monde du spectacle »

Pour lui, tout le monde a peur. Le gouvernement amplifie cette peur or aujourd’hui, on aurait bien besoin des couleurs du monde du spectacle. Technicien, il souhaite aujourd’hui éclairer les consciences sur les conditions de ces hommes et de ces femmes de l’ombre actuellement à l’arrêt, à défaut d’éclairer les scènes.

Romain Goudarzi