Distanciation sociale, port du masque, lavage fréquent des mains… nombreux sont les gestes-barrières pour limiter la circulation du Covid-19. Mais une nouvelle étude franco -américaine nous révèle une nouvelle méthode pour freiner la pandémie : le baume à lèvre!

Non, il ne s’agit pas d’une blague ou d’une énième fake news sur le sujet mais bien du fruit d’une recherche sérieuse. Menée conjointement par les chercheurs du CNRS ( le Centre National de la Recherche Scientifique) de l’Université de Montpellier et par les chercheurs de Princeton (aux États-Unis), cette découverte est surprenante.

Mais comment est-ce possible ?

Leur étude, publiée dans les revues Physical Review Fluids et PNAS (une revue scientifique américaine qui publie les comptes rendus de l’Académie américaine des sciences) a analysé les projections de salive en laboratoire. Depuis plusieurs mois, on sait que c’est par des gouttelettes que le coronavirus contamine la population. Les chercheurs ont donc observé leur formation sur la bouche.

Ils ont ainsi démontré que le baume à lèvre permettait d’empêcher les filaments de salive de se former sur les bords de la bouche et de se transformer en gouttelettes. Or, il s’avère que ces « filaments » ont plus de mal à se former lorsque les lèvres sont couvertes de baume. Du coup, appliquer du baume à lèvres régulièrement diviserait par quatre les projections de microgouttelettes.

Une découverte à prendre avec des pincettes

Attention, les résultats obtenus sont tout de même à nuancer :  les auteurs de la recherche admettent eux-mêmes que leur étude a été réalisée dans les conditions très spécifiques du laboratoire. Cela ne vaut pas forcément pour l’extérieur, les bars ou les restaurants. Il faudrait faire d’autres tests, en conditions réelles pour en être sûr. Tout dépend aussi de la ventilation et du temps d’exposition, qu’il est essentiel de prendre en compte.

Le second problème concerne la durée d’efficacité. Les scientifiques restent prudents car ce supposé effet du baume à lèvre contre le coronavirus,  semble provisoire. Ils ont observé que le nombre de gouttes augmente au fil du temps.

Même s’il n’est évidemment pas aussi efficace que le masque , le baume à lèvres a quand même des avantages. Cela ouvre de nouveaux champs de recherches, notamment sur la composition du baume. « On pourrait imaginer y intégrer des antiviraux ? », s’enthousiasme Manouk Abkarian, un des scientifiques ayant travaillé sur le projet. 

Alice Gadenne