Qu’en est-il du cinéma indépendant aujourd’hui en France ?

Souvent confondu avec le cinéma d’auteur, le cinéma indépendant est soutenu par L’Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (ACID), que les films soient étrangers ou français. Certains sont mêmes présentés au Festival de Cannes.

Des projets, des rêves, des ambitions. Le cinéma est un vaste univers dans lequel de nombreux artistes tentent de survivre, face aux mastodontes du grand écran et de l’essor des plateformes de streaming. Le cinéma d’auteur est encore très peu regardé et pourtant, il offre une vision complètement différente de la réalisation de films soutenus par l’industrie du cinéma. D’une part par son financement mais également par sa vision de la société. Très peu de films d’action et d’horreur sont représenté dans cette branche par exemple, a contrario des têtes d’affiches aujourd’hui au cinéma.

Un financement particulier

Pour réaliser un film indépendant, il est nécessaire de tourner avec du bon matériel, dans des conditions légales et sécuritaires. C’est à travers l’ACID, une association qui fêtera ses 30 ans l’année prochaine, que des cinéastes peuvent aujourd’hui produire leur œuvre.

En 1992 les cinéastes signataires d’un manifeste intitulé « Résister » pour la défense du cinéma indépendant décident de créer une structure pour rassembler les distributeurs, les exploitants et les spectateurs. Cette structure, deviendra l’ACID, une association loi de 1901. L’agence signe en août une convention avec le CNC et un accord avec l’Agence du Développement Régional pour le Cinéma, qui finance des copies pour diffuser des films en province. En un an, le développement de cette association est spectaculaire. En 1993 ACID participe pour la première fois au Festival de Cannes, en proposant sept projections de films, dix pour les années suivantes, un chiffre qui variera chaque année. Par la suite, l’ACID va proposer la mise en place de salles indépendantes dans Paris qui hébergent chaque mois des rendez-vous, dans lequel un réalisateur présente le travail d’un autre réalisateur, et la projection est précédée d’un court-métrage et suivie d’un débat avec l’équipe du film. Une aubaine pour les réalisateurs et habitants résidant dans les grandes villes. Cependant, la fréquentation des salles baisse rapidement face à l’arrivée des grandes enseignes de projections de films cinématographiques qu’on connaît aujourd’hui.

Des nouvelles alternatives pour relancer le cinéma indépendant

Il n’est pas question de parler des plateformes les plus fréquentées aujourd’hui, qui ont le sait, font beaucoup d’ombre au cinéma indépendant. Mais tout n’est pas à blâmer, bien au contraire. Le développement de certaines plateformes en lignes a réussi à sauver une partie des projets créés par des réalisateurs indépendants, contraints également depuis deux ans par la crise sanitaire.

En partie soutenue par des opérateurs de téléphonie, les plateformes comme La Toile, Filmo TV, ou LaCinetek proposent une programmation de films parfois strictement patrimoniale ou concentrée sur le cinéma d’auteur. Leur programmation se rapproche de celle d’un festival, d’une salle d’art et d’essai ou de certains éditeurs de DVD.

LaCinetek créée en 2015 et payante depuis 2018, lance une offre par abonnement sur le principe d’une sélection de dix films choisis autour d’une thématique et disponibles sur le mois. Mais cette proposition de vidéos à la demande est encore loin de son conçurent Filmo TV qui recense 200 000 adhérents et un accès illimité à 750 films renouvelés pour partie chaque mois. Un large choix est tout de même proposé en ligne et disponible à tout moment. Un système confortable pour les utilisateurs, mais tout de même bien loin de l’ambiance chaleureuse d’une salle de cinéma.

Clémentine Marié