LittleBigWomen : les auto-entrepreneuses se serrent les coudes

LittleBigWomen est une association lilloise de promotion de l’entreprenariat au féminin. Les membres partagent leur expérience, et propose des formations pour monter sa propre activité. Une initiative qui permet aux femmes d’investir un métier encore bien masculin.

Le salon de thé Les Pétales Gourmands (Ronchin) est bien plein ce mardi 16 novembre à 14h30. Un cercle de fauteuils a été préparé pour accueillir la conférence de sensibilisation à l’entrepreneuriat féminin avec « Des Elles Pour Oser ». Des femmes de tout âges se sont installées, et écoute Fatiha Legzouli, directrice de LittleBigWomen, qui leur souhaite la bienvenue.

LittleBigWomen, c’est quoi ?

Logo de l’association

LittleBigWomen, qui organise l’évènement, est une association de promotion de l’entreprenariat au féminin.

Si son appellation date de 2016, l’association a vu le jour en 1997, sous le nom d’Initiatives plurielles. L’idée ? Accompagner, aider et renseigner les femmes qui souhaitent monter leur activité. Un concept qui favorise ainsi une catégorie de la population qui, aujourd’hui encore, ne représente que 10 à 12% des auto-entrepreneurs.

Fatiha Legzouli, présentant l’association.

Pourquoi orienter cette association sur la gente féminine ?  » Il y a des problèmes spécifiques aux femmes quand elles lancent leur entreprise. Et pas seulement en France, les freins à leur activité sont observable au niveau européen.

Par exemple, elles sont plus victimes du syndrome de l’imposteur. Et aussi, les femmes disposent généralement de moins de réseau que les hommes. » explique Fathia Legzouli.

LittleBigWomen organise un club trimestriel, mais ce qui fait notamment son efficacité, c’est son programme de mentorat. Les entrepreneuses expérimentées prennent sous leur aile les nouvelles dans le milieu. Fatiha Legzouli souligne l’importance de cette transmission de savoir : « Les marraines savent ce que vivent les filleules, car elles l’ont aussi traversé pour monter leur entreprise. ». L’association propose un accompagnement sur toutes les faces du projet. Elle s’appuie sur des partenariats, comme avec la Maison de l’Emploi, et la Mission Locale de la Métropole Sud.

Des témoignages pour s’inspirer

Assia El Arbaji

Un pari réussi pour les gérantes du salon de thé qui accueille la réunion. Assia El Arbaji , 37 ans, cogérante des Pétales Gourmands, témoigne : « Le salon de thé était un rêve d’enfance. On voulait un lieu de vie, pas juste un endroit où les gens prennent à manger et s’en vont. »

Elle commencé l’aventure deux ans auparavant, en équipe avec Wahiba Hicheur, 39 ans, mère de famille et ancienne chargée de financement à la banque. « Il faut beaucoup anticiper, notamment prévoir de ne pas être payée pendant un an. Il faut toujours penser à la sécurité. » Pour ce projet audacieux, elles ont bénéficié d’aides financières, comme celle de la BGE, mais aussi humaines. « Il est très important de s’entourer. Nous avons eu la chance d’être aidé par un ancien restaurateur. »

Delphine Joly

Le soutien est aussi un maître-mot dans le parcours de Delphine Joly, 37 ans et mère de cinq enfants. En 2014, elle a fondé sa première micro-crèche : L’Île des Ch’ti Bambins.

Interrogée sur les potentielles difficultés que peut rencontrer une mère de famille, elle déclare : « Je connais deux types de profil sur cette question : celles qui arrivent à séparer nettement la famille et le travail, et celles qui culpabilisent quand elles s’occupent de l’un ou l’autre. »

Au terme de la réunion, Elsa Massah, philosophe praticienne, invite les participantes à donner un mot pour désigner ce que leur inspire l’entreprenariat : « patience« , « oser« , « travail« , « ambitieuses » jaillissent de l’assistance.

Adélaïde Robillard, 28 ans, partage cet enthousiasme suite aux témoignages. Ayant quitté un CDI dans le secteur vestimentaire, elle rêve de lancer son activité d’ameublement et literie. Venue écouter la réunion surtout par curiosité, elle déclare finalement : « Je suis convaincue de me lancer ! Je ne dis pas que je n’ai pas peur, mais la peur, c’est aussi un moteur. Je préfère essayer que d’avoir des regrets. »

Pauline Defélix