Le beatbox, une discipline qui prend de la voix

Du 22 au 24 octobre, les meilleurs beatboxers mondiaux se sont réunis à Varsovie, en Pologne, où a eu lieu le Grand Beatbox Battle 2021. L’événement annuel le plus attendu par les performeurs vocaux a permis d’élire le meilleur d’entre eux.

Le human beatbox, ou littéralement boite à rythmes humaine, est une discipline où seulement à partir de sa voix, des personnes composent des enchaînements rythmiques et harmoniques. Si la discipline est encore mineure, elle découle du hip-hop et est née dans le Bronx dans les années 1980. Longtemps limitée, le beatbox a connu son essor avec la démocratisation d’internet. Il y a notamment une chaîne YouTube, créée en 2007 par un Suisse portant le pseudonyme Pepouni, qui se nomme Swissbeatbox. Se développant exponentiellement depuis lors, elle organise désormais les Grand Beatbox Battle.

Alem est un beatboxer français, champion du monde 2014 et participant au Grand Beatbox Battle 2021.

Pour les plus chauvinistes, la France est beaucoup représentée dans la discipline. Cette année, le champion de la catégorie reine Solo est français, connu sous le pseudo Colaps. Egalement, le second de la catégorie est également français : il s’agit du beatboxer River’. Si les autres Français participant à la compétition n’étaient pas gagnants, ils étaient parmi les plus nombreux, comparés aux autres nations.

Durant la compétition, il y avait différentes catégories, dont la catégorie Solo déjà mentionnée. Une personne, un micro, et une poignée de minutes pour performer avec comme seul instrument sa voix. Confrontant technicité et créativité, ils étaient une vingtaine à s’affronter. Si dans une première phase, chacun mettait en avant son art, les beatboxers se sont affrontés par la suite, des seizièmes de finale jusqu’à la finale, cette année purement française donc.

Cette année encore, les ambitions de l’organisme Swissbeatbox pour ce Grand Beatbox Battle 2021 ont augmenté pour atteindre un professionnalisme jamais vu en terme de réalisation. (source : Swissbeatbox)

En plus de la catégorie Solo, on comptait la catégorie Double où des duos de beatboxers se sont affrontés. Egalement, des groupes de performeurs vocaux (trois ou plus) se sont rassemblés. Enfin, une catégorie très à part a également émergé, avec la catégorie Loopstation.

Au-delà de leur voix, ceux que l’on appelle aussi des loopers ont une machine pour moduler en live leur voix et proposer des sonorités radicalement plus électroniques. Si le contenu de ces performances continue de sortir au moment où j’écris ces lignes, sur la chaîne YouTube Swissbeatbox, on connaît déjà le vainqueur : l’Américain Bizkit pour la catégorie Solo Loopstation. Cette année, une nouveauté a aussi fait son apparition : la catégorie Loopstation Double, remportée par les Japonais, dont le duo est nommé SORRY.

Voici un aperçu de la catégorie Loopstation, ici avec une performance du vainqueur 2021 de la catégorie : l’Américain Bizkit.

Tout n’est toutefois pas rose dans le monde du beatbox. Ces dernières semaines, un beatboxer a été accusé de harcèlement sexuel lors du Grand Beatbox Battle 2021. En réaction à cela, l’organisme Swissbeatbox a suspendu la diffusion, initialement progressive, des performances de l’événement. Egalement, le beatboxer visé par la plainte a été blacklisté par l’organisateur de l’événement, et il ne pourra plus participer à quelconque événement, la totalité de la communauté condamnant l’acte. Un temps en suspens, les rediffusions recommencent à sortir sur les réseaux sociaux.

Longtemps marginal, le beatbox connaît ces dernières années un développement grandissant. Les beatboxers se révèlent aujourd’hui aux quatre coins du monde. C’est une discipline universelle, et bien qu’entachée avec des scandales récents, la communauté a réussi à trouver un public qui ne connaît plus beaucoup de frontières, grâce notamment à l’essor d’Internet jusque dans les coins les plus reculés dans le monde. Le beatbox semble est un langage qui dépasse de plus en plus les langues et les frontières.

Nicolas Pelouas