Municipales à Lille : Marc-Philippe Daubresse décroche ses premières flèches

Alors que Martine Aubry vient tout juste d’entrer officiellement dans l’arène électorale, le candidat Les Républicains égrène ses propositions lors de rencontres de quartiers. Marc-Philippe Daubresse ne résiste pas à la tentation d’égratigner la maire sortante qu’il désigne comme sa principale adversaire.

C’est peut-être l’effet nouveau monde, mais il est dorénavant de bon ton, pour le candidat officiel de la droite lilloise de se réclamer de …Pierre Mauroy, l’emblématique maire PS de la ville. Bien sûr, il s’agit pour l’ex-maire de Lambersart de louer la pratique du pouvoir « consensuelle » de l’ex-Premier ministre de François Mitterrand en l’opposant aux méthodes jugées brutales et autoritaires de celle qu’il érige en principale adversaire.

Une opposition sans faille à Martine Aubry

Car c’est bien en opposition à Martine Aubry que Marc-Philippe Daubresse se définit en ce début de campagne. Il rejoint la cohorte de candidats qui dénoncent la « bétonisation » de la ville, prenant des accents presque écologistes lorsqu’il est question de Saint-Sauveur. La maire de Lille n’est pas des plus à l’aise sur le sujet de la sécurité ? Son opposant se fait le champion des caméras de vidéosurveillance et de l’armement de la police municipale. Chaque secteur considéré comme négligé par la maire sortante se voit promettre de nouveaux investissements : le sport, les associations, la connectivité et d’autres. Dans le même mouvement, les augmentations de taxes foncières du mandat qui s’achève sont brocardées et la promesse d’un gel fiscal effectuée. Au risque de se retrouver au pied du mur des réalités budgétaires en cas de victoire.

A l’instar cependant de Martine Aubry, Marc-Philippe Daubresse met en avant son expérience, « sa carrure », pour reprendre son expression. Il est vrai qu’en tant qu’ex-maire de Lambersart, sénateur, ex-ministre de Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac, son CV est aussi bien rempli que celui de son adversaire, même s’il reconnait avoir « évolué » depuis ses mandats municipaux à Lambersart, ou il ne fut pas forcément le tenant de la « ville douce » qu’il est aujourd’hui.

Une stratégie risquée

Cependant, la stratégie n’est pas sans risque : la critique de Martine Aubry est commune à l’immense majorité des listes. A vouloir se positionner sur le terrain de l’écologie, rien ne le distingue vraiment de la liste de Violette Spillebout, de même que les propositions sécuritaires ne le distinguent pas vraiment du chef de l’opposition municipale Thierry Pauchet. A contrario, mettre en avant l’expérience peut être contre-productif si jamais les électeurs lillois étaient pris d’une envie de « dégagisme ». Entre critique sans concessions de la maire sortante, appel au consensus et incarnation du gestionnaire expérimenté, la ligne de crête que tente de suivre la campagne de la droite est étroite.

Guillaume Mereb