Open d'Australie : Novak Djokovic, encore et toujours roi de Melbourne

Novak Djokovic remporte son 8e titre à Melbourne, son 17e en Grand chelem (crédit photo : Saeed Khan AFP)

Au terme d’une finale haletante de 3 heures et 59 minutes de jeu, Novak Djokovic est finalement venu à bout de l’Autrichien Dominic Thiem (6-4, 4-6, 2-6, 6-3, 6-4).  Le Serbe s’adjuge son 8e titre à Melbourne et son 17e titre du Grand chelem, ce qui lui permet de revenir à deux titres de Rafael Nadal (19) et à trois de Roger Federer (20). Cela lui permet aussi de retrouver sa place de numéro un mondial.

Si Rafael Nadal est le roi de la terre battue et de Roland Garros, Novak Djokovic est bien celui de Melbourne. En battant Dominic Thiem dimanche, le futur numéro un mondial a remporté sa 8e finale à Melbourne en autant de matches joués. Et pourtant, cette victoire est peut-être l’une, voire la plus dure qu’il est allé chercher. La faute à un « Autrichien joueur » et malgré un jour de récupération de moins et beaucoup d’énergie laissée en quarts et en demie, la tête de série n°5 n’a jamais rien lâché. Pourtant, le début de match ne laissait pas présager un match aussi disputé.

Un Djokovic offensif d’entrée

Rien ne laissait présager cela quand on voyait le niveau de « Nole » sur les premiers jeux. Gagnant son jeu de service et menant 1-0, le « Djoker » s’empare directement du service de son adversaire. 3-0 puis 4-1, le Serbe file facilement vers le premier set. Cependant, Dominic Thiem avait pour ambition d’être joueur et va finalement revenir à 4-4. Malheureusement pour lui, et peut-être ce qui lui a fait défaut dans cette finale, il laissera finalement la première manche à Djokovic à cause d’une double faute. Il en fera cinq dans ce match.

Deux sets à oublier pour le Serbe

Après le gain de la première manche, le scénario semblait écrit d’avance. Le Serbe va dérouler et probablement gagner en trois sets. Mais voilà, le sport n’est pas une science logique. A 4-4 dans le deuxième set, 15-30 pour Thiem, Djokovic écope d’un premier avertissement pour une durée trop longue avant de servir. Enervé, le Serbe récidive et finalement l’arbitre lui donne deuxième service au lieu de premier. La suite, Thiem breake à 5-4 et sert pour gagner la deuxième manche. Irrité, « Nole » s’en prend à l’arbitre en lui tapotant le pied. Un set partout la partie est relancée. La troisième manche, Novak Djokovic la vit comme une âme errante sur le court de la Rod Laver Arena. Très vite double breaké, mené 4-0, il cèdera finalement 6-2. Atteint physiquement et moralement, Djokovic semble au bord du gouffre et semble plus que jamais proche de céder sa première finale à l’Open d’Australie.

Un mental d’acier

Mais Novak Djokovic, comme tout au long de sa carrière a un gros mental. Un énorme mental. Un mental d’acier. Comme toujours, il ne semble jamais aussi bon que quand il est au bord du gouffre, en atteste sa dernière finale à Wimbledon contre Roger Federer. Redevenu le chasseur, Djokovic va tenir bon, écarter des balles de break, et finalement au moment où personne ne s’y attendait prendre le service de Dominic Thiem à 4-3 dans le quatrième set. Menant 5-3, Djokovic ne laissera pas passer l’occasion de conclure sur son service et de pouvoir empocher le 4e set 6-3. L’Autrichien avait laissé passer sa chance.

Car, dans la 5e manche, Djokovic va prendre le service de son adversaire à 2-1 et va enchaîner les retours fonds de court qui font sa grande force. Incisif, offensif, appliqué, juste, le Serbe était de retour au plus grand dam de l’Autrichien qui lui forcera de plus en plus sur ses frappes, le futur numéro un mondial le poussant à la faute. Finalement, au bout de 3h59 de jeu, Djokovic allait remporter son 8e titre sur une nouvelle faute de Thiem en coup droit (6-4). Pour ce dernier, c’est la troisième finale de Grand chelem de perdue après ses deux échecs à Roland-Garros en 2018 et 2019 face à Rafael Nadal. Pour Novak Djokovic, ce sont les records qui ne cessent de se rapprocher…

Nathan Bricout