Le vaccin contre la grippe… pour lutter contre la Covid-19

Si le vaccin contre la grippe n’empêche pas l’infection au coronavirus, une vaccination généralisée éviterait en France une double épidémie difficile à gérer pour le système de santé.

Cette année, la campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière prend une ampleur particulière … et elle est directement liée à l’épidémie de Covid-19. Lancée le 13 octobre, la campagne appelle toutes les personnes vulnérables, mais aussi les soignants à se faire vacciner. L’objectif : « vacciner ceux qui peuvent développer des complications afin qu’ils n’aillent pas encombrer les hôpitaux au moment où on aurait besoin des lits », résume Serge Gilberg, médecin généraliste.

Car la principale difficulté cette année, c’est que le coronavirus et la grippe ont des symptômes très similaires : fièvre, courbatures, fatigue, toux … Entre 2 et 6 millions de personnes sont touchées par la grippe chaque hiver en France, selon le ministère des Solidarités et de la Santé, ce sont donc potentiellement autant de personnes qui se présenteront chez leur médecin, et qu’il faudrait isoler et tester. Les cas graves sont même hospitalisés. Vous l’avez compris, une épidémie de grippe cet hiver conjuguée à la pandémie actuelle ne ferait que surcharger les établissements de santé et rendre plus difficile le diagnostic. C’était d’ailleurs l’inquiétude de l’Académie de médecine et de plusieurs sociétés savantes de pédiatrie, qui ont recommandé de « renforcer la vaccination contre la grippe » cet hiver.

Objectif : plus de 15 000 doses

« Durant la saison 2019-2020, la surveillance menée par Santé Publique France sur les formes graves de grippe a montré que les trois-quarts des personnes admises en réanimation pour une grippe grave étaient éligibles à la vaccination car présentant un des facteurs de risque (âge, pathologie chronique, grossesse, obésité) », remarque le ministère des Solidarités et de la Santé. « Or, parmi-celles-ci, moins d’un tiers avaient été vaccinées. » Il faut donc vacciner au moins les trois quarts des personnes à risque cette année, alors que moins de la moitié (47,8 %) l’étaient l’hiver dernier.

Plus de 15 000, c’est donc l’objectif du nombre de doses de vaccin à obtenir pour le ministère. Celui-ci appelle les personnes prioritaires, c’est-à-dire les personnes vulnérables (à partir de 65 ans, immunodéprimées, souffrant de pathologies chroniques, d’obésité morbide, les femmes enceintes, l’entourage des nourrissons de moins de 6 mois à risque de grippe grave) et le personnel soignant à se faire vacciner avant décembre. La majorité de ces populations prioritaires recevront un bon de prise en charge du vaccin ; ces personnes peuvent également le demander à leur médecin ou pharmacien.

Seriez-vous prêt à vous faire vacciner contre la grippe
pour ne pas surcharger les hôpitaux ?

Nicolas, 52 ans, fonctionnaire

« J’ai plus de cinquante ans et je ne me suis jamais fait vacciner contre la grippe, mais pour éviter d’avoir la grippe ou le Covid et penser que c’est une grippe, je préfère me faire vacciner. Si jamais je tombe malade, je saurai que ce n’est pas la grippe parce que je serai vacciné. C’est ça ma première priorité, faciliter le diagnostic. Ce n’est pas forcément pour désengorger les hôpitaux, parce que je ne pense pas devoir aller à l’hôpital si j’ai la grippe. »

Roselyne, 82 ans, retraitée

« Oui. D’habitude, je ne fais jamais le vaccin, alors que je suis prioritaire, vu mon âge. Mais je vais le faire cette année, parce que le virus et la grippe combinés, ça serait mauvais pour moi ! Et puis il va y avoir trop de monde dans les hôpitaux avec le Covid, il n’y aura pas assez de lits. Je trouve que c’est une question de responsabilité. J’ai voulu me faire vacciner cette semaine, mais ils étaient en rupture de stock. »

Agathe, 23 ans, étudiante

« Je ne suis vraiment pas du genre à me faire vacciner, je suis contre les vaccins. Je n’ai jamais fait le vaccin de la grippe, alors ce n’est pas cette année que je le ferai ! Que ceux qui veulent le faire le fassent, mais moi je ne le ferai pas, je ne me sens pas concernée par cette problématique. De toute façon, il ne serait pas remboursé pour moi vu que je ne suis pas prioritaire. »

Clémentine Laurent

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