Le père Noël est loin d’être une ordure !

À l’approche des fêtes de fin d’année, les mêmes rengaines reviennent dans les familles. On y mange de la dinde, on prépare des carottes pour les rennes, on décore un sapin qui mourra un mois plus tard et on se dispute pour savoir si on ouvre les cadeaux le matin ou le soir. Mais qui donc a fait de nous des êtres asservis à ces traditions sans queue ni tête ? Retour sur la création de Noël et de son folklore.

Mais qui a eu cette idée saugrenue d’offrir un tas de cadeaux à tous les membres de sa famille ? Un roi ? Un empereur ? Jésus lui-même ? Si ce dernier n’avait pas existé, il n’y aurait sûrement pas eu de Noël. Du moins, pas le Noël qu’on connaît. Personne n’est sûr qu’il soit né un 25 décembre, mais les Romains, au moment de se convertir au christianisme, en ont décidé ainsi. La date est aussi liée aux anciennes fêtes païennes : elle correspond au culte du « Soleil Invaincu » chez les Romains ainsi qu’à la fin des Saturnales, la fête germanique de Yule ou encore la fête de Mithra dans la Rome orientale. Constantin Ier, premier empereur chrétien, fête donc le premier noël « officiel » en 336, un an avant sa mort. Peu à peu, la fête se codifie. L’avent, les quatre semaines précédant Noël, devient une période de jeûne. Les célébrations se poursuivent généralement jusqu’à la présentation de Jésus au Temple, le 2 février, jour de la Chandeleur. Plus tard, Clovis rendra Noël obligatoire et l’empereur romain d’orient Justinien en fait un jour chômé au VIème siècle.

Représentation du Père Noël, vieillard barbu qui distribue les cadeaux aux enfants dans son traîneau

La célébration des enfants

Ce n’est qu’à la Renaissance que le folklore se diversifie. La représentation des crèches arrive dans les familles et Noël devient une fête plus intime pas seulement célébrée à l’église. Au cours de la première révolution industrielle, les familles associent Noël avec générosité envers leurs enfants. L’idée est ensuite répandue par le pasteur germanique Friedrich Schleiermacher. Les cadeaux sont le fruit de la simple et pure générosité, mais sont aussi la conséquence d’un début de mondialisation et du développement du commerce. Les révolutions industrielles et la laïcisation de la société sont d’autres facteurs qui change Noël en tradition nationale. Le beau sapin, roi des forêts, s’est généralisé au cours du XIXe siècle, mais la ville de Riga, en Lettonie, prétend avoir érigé le premier arbre de Noël en 1510. Le symbolisme chrétien, hérité du symbolisme païen, voit l’arbre comme l’allégorie du renouveau de la vie. La vie du Christ, en l’occurrence.

De Saint-Nicolas au Père Noël

Depuis le début, une volaille est dégustée le 25 décembre, car elle symbolise l’oiseau solaire, en référence à la fête romaine du « Soleil Invaincu » évoquée plus haut. Lorsque les colons ramènent la dinde d’Amérique, elle s’invitera dans les menus en lieu et place de l’oie. Persuadés qu’ils revenaient des Indes, les Européens l’ont baptisé « poule d’Inde »… Le Père Noël arrive lui aussi dans le folklore au cours de la période moderne. D’abord, il s’inspire de Saint-Nicolas, qui dans l’imaginaire chrétien, distribue des cadeaux aux enfants sages le 6 décembre. Lorsque la fête s’est éloignée des traditions religieuses, un « Father Christmas » est apparu dans des gravures en Angleterre. Petit à petit, chaque pays s’est doté de son personnage, le Santa Claus nord-américain ou le Sinterklaas néerlandais. Il devient populaire au XIXe notamment par l’intermédiaire de l’auteur Charles Dickens. Les pays se sont maintenant accordées sur sa représentation : un vieillard barbu vêtu de rouge, à bord de son traîneau chargé de cadeau et tiré par des rennes. Loin d’être une ordure, il est toujours joignable au 04 22 52 10 10.

Traditionnelles décorations du sapin de Noël