« Comment ça vrac? » pour des courses écoresponsables au pas de votre porte

Et si plutôt que d’aller au marché, c’est le marché qui venait à vous ? C’est en tout cas ce que propose l’épicerie mobile « Comment ça vrac ? » qui encourage les lillois à faire leurs courses de manière plus raisonnée.

Proposer des produits bio et locaux, le tout en vrac et à vélo, c’est ce que met à la disposition des lillois l’épicerie itinérante « Comment ça vrac ? ». Pour Karim Bara, co-fondateur de ce marché ambulant, il s’agit avant tout de faciliter l’accès au circuit court entre les producteurs et les habitants des villes.

Le choix du vélo ? Kévin Vander Eecken également co-fondateur de « Comment ça vrac ? » l’explique très simplement : « J’adore le vélo, ça ne fait pas de bruit et ça pollue peu ». Et pour cause, la question environnementale fait partie des préoccupations des deux créateurs qui se félicitent aujourd’hui de proposer un marché « sans traces » : vide de pollution liée aux camions, sacs plastiques ou encore cartons que d’autres marchés de la métropole laissent bien souvent derrière eux.

Autre engagement fait par les deux marchands ambulants : le zéro déchet. En choisissant de vendre leurs produits en vrac, les épiciers limitent en effet les déchets superflus. Si ils proposent des sacs en papiers, la majeure partie de leurs clients ont pris le pli et apportent chaque semaine leurs propres bocaux et sacs réutilisables, une nouvelle habitude à prendre pour Karim Bara : « On a conscience que ça demande une grosse logistique mais on se dit qu’il faut le faire ».

Quant aux invendus, encore une fois pas de gaspillage, puisqu’ils sont partagés aux associations ou bien destinés au compost si ils ne sont plus consommables.

Recréer du lien autour du marché

S’ajoute à cette démarche zéro déchet, une envie de proposer une consommation plus locale mais aussi de renforcer les liens sociaux dans les quartiers. Ainsi, après avoir fait une demande de passage (Ndlr : un créneau horaire et un lieu), ce sont des voisins de plus en plus nombreux qui se retrouvent chaque semaine autour de ce marché éphémère : « Ça permet de recréer du lien social et de pouvoir faire son marché sur place » explique Karim Bara.

Si aujourd’hui leur clientèle fidèle est très variée, les premières approches ont parfois été un peu timide avec les clients : « les gens nous regardaient étonnés et curieux. Ils n’osent pas forcément faire la démarche mais dès qu’une personne le fait à côté de chez eux, on les retrouve la semaine d’après ».

Une démarche atypique qui mêle un savoir-faire « d’Avant » et une technologie typique du monde « d’Après », soit l’équation parfaite pour les deux épiciers :  « On pense que c’est ça l’avenir ».

Consommer plus local

A bord de ses vélos triporteurs, voyagent des produits du quotidien depuis les producteurs locaux vers les différents quartiers lillois mais aussi ceux des communes périphériques. « C’est du commerce équitable local » explique Karim Bara.

Ainsi, les clients de « Comment ça vrac ? » découvrent chaque semaine des produits secs en vrac mais aussi des fruits et légumes locaux ou encore des jus, biscuits,  huile d’olive… Le tout, pour un panier moyen de 20 à 30 euros. « Ca peut donner l’impression que c’est cher mais finalement on se retrouve avec un bon cabas avec plein de bonnes choses » constate Karim.

Une crise sanitaire qui bouleverse les habitudes ?

Si « Comment ça vrac ? » a suscité un intérêt grandissant pendant le premier confinement notamment pour sa proximité et son accessibilité, Karim et Kévin constatent aujourd’hui un retour aux habitudes initiales des consommateurs, celles de l’hyper consommation et des grandes surfaces : « Le déconfinement a fait que beaucoup sont repartis dans leurs habitudes ». Un constat plus ou moins commun aux différents circuits courts de Lille : « la vie active ne permet pas aux gens de prendre le temps, on est reparti dans la boucle » ajoute Kévin.

Mais l’équipe de « Comment ça vrac ? » reste convaincue de l’importance d’apprendre consommer différemment en renforçant les liens entre producteurs locaux et vie citadine.  « Aujourd’hui il faut remontrer aux gens qu’on est parti du mauvais côté mais qu’on peut faire les choses bien » explique Kévin. Refaire ses courses, consommer plus local et responsable : tel pourrait être l’un des enjeux du monde « d’Après ». Un autre mode de vie à adopter que Kévin résume avec le sourire : « Faites du vélo et manger mieux ! »

Manon Serenne